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Planète (France/Europe) - Toulouse: La vie sans voiture ? Une famille a testé et ne fera pas marche arrière



Planète (France/Europe) - Toulouse: La vie sans voiture ? Une famille a testé et ne fera pas marche arrière


TITINE AU RENCART: A Toulouse, grâce à une panne salutaire, les cinq membres de la famille Gascoin viennent de vivre un an sans voiture individuelle. Et ils n’ont pas prévu d'en racheter une de sitôt

. Peut-on vivre sans voiture avec trois enfants, sans créer de tensions ou sacrifier son mode de vie?

. A Toulouse, une famille a transformé une galère de vacances en opportunité et a tenté l’expérience pendant un an.

. Simon Gascoin raconte cette vie en dehors des clous dans un thread. Il estime l’opération financièrement «neutre». Mais elle ne l’est pas pour la planète.

En rendant l’âme au bord d’une route du Calvados fin octobre 2022, l’Opel Zafira «sept places» de la famille Gascoin – plus de 200.000 km au compteur et des visites de plus en plus fréquentes chez le garagiste – lui a rendu un ultime service. «L’idée nous trottait déjà dans la tête de ne pas la remplacer et l’occasion s’est présentée plus tôt que prévu», raconte Simon Gascoin. Alors que la dépanneuse s’éloignait sur le bitume normand, les Toulousains ont pris un nouveau tournant. Celui de la vie sans voiture individuelle.

La décision, dictée par les circonstances, n’a pas suscité d’objection du côté de Louis, 13 ans, et des jumeaux Paul et Baptiste de 11 ans. «On parlait parfois du changement climatique à la maison et ils nous disaient souvent que c’était de la faute des adultes. On les a pris au mot et ils ont trouvé l’idée plutôt marrante», confie le chercheur quadragénaire. Lundi, il a résumé dans un thread X (ex-Twitter) , populaire, cette expérience d’un an.

- Bus, vélo et autopartage

Alors autant vous le dire, la famille n’a pas décidé de se lancer l’autosuffisance alimentaire en cultivant des légumes sur le balcon de son appartement de Rangueil ou de partir en vacances à pied sur les chemins de Compostelle. Déjà vaccinée des grandes surfaces, elle a continué de se fournir dans les commerces de proximité. Simon a continué de se rendre à son labo en pédalant le long du Canal du Midi. Virginie n’a rien changé: écrivaine publique, elle travaille à domicile.

Le fiston qui fait hockey va désormais à l’entraînement en bus Tisséo le mercredi. «C’est plus long, mais c’est du temps qu’il aurait passé à regarder son téléphone sur le canapé, il peut faire la même chose dans le bus», plaisante son père. Ce dernier trouve le réseau Tisséo est tout à fait satisfaisant, les bus interurbains LiO de la région «bien pratiques» et n’a de réserves que pour les pistes cyclables «qui dans certaines rues n’en sont pas vraiment».

Pour le reste, les virées dans une célèbre enseigne suédoise de meubles, les traditionnelles vacances pour voir la famille à Paris puis en Normandie, les Gascoin se sont convertis à Citiz, la coopérative d’autopartage toulousaine. Kangoo pour les gros chargements ou citadine hybride pour les longs trajets, on y loue la voiture appropriée. Le service est facturé au kilomètre, carburant compris. Et comme il y a deux emplacements Citiz à cinq minutes de la maison, trouver une voiture quand c’est vraiment indispensable n’est pas contraignant.

- Une opération «neutre» pour le porte-monnaie

Les Gascoin ont aussi musclé leurs mollets. Par exemple pour visiter Saint-Bertrand-de-Comminges et la grotte de Gargas, au sud du département; ils sont partis en TER et ont fini à vélo. «Mais je crois qu’on va faire moins de sorties d’un jour et privilégier les virées de plusieurs jours à la campagne», reconnaît Simon. Même réglage pour les vacances. Maintenant qu’ils ont acquis le réflexe d’anticipation nécessaire pour décrocher des billets SNCF moins chers, ils vont privilégier le train… même si les enfants ont vraiment râlé pour la Toussaint quand ils sont restés coincés toute une journée avec leur mère en Gare de Lyon.

Bilan de cette année alternative, la famille a parcouru 4.400 km en autopartage. «Je ne peux pas faire une comparaison exacte mais nous n’avions pas droit à l’assurance "petit rouleur" donc nous roulions davantage que 5.000 km par an», dit le père de famille. Concernant les économies réalisées, le chercheur se fie à l’Insee qui estime qu’une voiture individuelle coûte entre 5.000 à 6.000 euros par an à un foyer de 5 personnes. Entre le garagiste, les pneus neige et l’assurance qu’il ne paie plus, il estime que l’opération est «probablement neutre». C’est surtout la conscience environnementale de la famille qui a été allégée.

Simon Gascoin n’est pas donneur de leçons. Il sera ravi si son thread fait des émules, et probablement la fierté de ses enfants. Mais il est aussi conscient que sa famille, horrifiée à l’idée de prendre l’avion pour partie en vacances et qui a choisi de vivre en appartement à côté des services, offrait un terreau très favorable à l’expérience. Et évidemment, pas question de faire marche arrière.






Photo: Le départ pour la casse de la voiture familiale un jour d'octobre 2022, dans le Calvados. Et un tournant décisif. — Simon Gascoin

Hélène Ménal


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