Planète (France/Europe) - Sid Ahmed Elasri, président de la FAH et Chef de la délégation paralympique algérienne aux JP Paris-2024: «Nos athlètes ont travaillé dur pour honorer le pays»

Entretien réalisé par : Rédha Maouche

Il est satisfait des résultats réalisés à Paris, lors de la 17e édition des jeux Paralympiques. Le président de la FAH et chef de la délégation algérienne, Sid Ahmed Elasri, espère un accueil chaleureux au retour des athlètes, cet après-midi.

- El Moudjahid: Avant d’aborder l’aspect technique, un mot sur le séjour de la délégation algérienne à Paris et les conditions de vie au village olympique?

Sid Ahmed Elasri: Comme vous le savez, j’ai fait le déplacement à Paris le 21 août, en compagnie du DTN Salim Boutebcha, pour préparer l’arrivée de notre délégation et assister aux différentes réunions du comité d’organisation. Nous avons été confrontés, au départ, au problème de quota pour les accréditations des différents staffs et accompagnateurs. Le problème du nombre de personnes a été réglé à la dernière minute. Grâce à notre expérience dans ce genre d’événement et notre maîtrise des règlements, le problème a été réglé avant l’arrivée du premier contingent de notre délégation le 23 août.

En compagnie du comité d’organisation, nous avons ensuite effectué l’inventaire d’état des lieux et réceptionné les chambres destinées aux membres de notre délégation. Par la même, nous nous sommes penchés sur les créneaux d’entraînements demandés par les staffs techniques de nos athlètes et identifié les différentes infrastructures dédiées aux séances d’entraînement ainsi que les sites de compétition.

Par ailleurs, nous avons rencontré un problème pour le déplacement des athlètes et des différents staffs. Alors que tout le monde devait arriver dans le même vol, le programme a été chamboulé. Les réservations ont été confirmées à la dernière minute. Cela nous a un peu perturbé et a contraint les organisateurs à opérer des réaménagements pour s’adapter à nos plans de vol. Sinon, notre séjour au village olympique s’est très bien déroulé. Il n’y a eu aucune tentative de déstabilisation à notre égard.

- La délégation algérienne a récolté une moisson de 11 médailles dont 6 en or et 5 en bronze. Peut-ont dire que c’est une participation historique?

Par rapport au nombre de médailles d’or, je ne peux pas dire que c’est une participation historique. Si ma mémoire est bonne, la meilleure édition fut celle d’Athènes 2004 où l’Algérie a arraché 13 médailles (6 or, 2 argent et 5 bronze). A Paris, nous avons réalisé la deuxième meilleure performance avec 11 médailles (6 or et 5 bronze). Cependant, au classement général, nous avons terminé à la même position qu’à Athènes, à savoir la 25e place. Cela dit, l’exploit historique pour cette édition est le fait d’avoir remporté des médailles dans les quatre disciplines dans lesquelles nos athlètes étaient engagés, à savoir le para-athlétisme, le para-judo, le powerlifing et le para-canoë où Brahim Guendouz a offert sa toute première médaille à l’Algérie dans la spécialité. D’habitude, c’est surtout le para-athlétisme qui se distingue dans les jeux.

- Il est vrai que la moisson de la délégation algérienne dans cette 17e édition est considérable. Cependant, certains athlètes, à l’image de Kordjena, Krai, Thelaidjia ou encore Berrahal, n’ont pas été à la hauteur des résultats escomptés. Comment expliquer leurs rendements?

Tout d’abord, il n’y a aucun doute sur la détermination et la volonté de ces athlètes à donner le meilleur d’eux-mêmes pour briller et arracher un podium. Ils ne sont pas venus à Paris en touristes. Néanmoins, il faut savoir que le niveau était très élevé, notamment dans certaines spécialités où des records de jeux et du monde sont tombés.

Dans certains concours, le niveau des finalistes était très proche et le classement pouvait s’inverser à tout moment. Cela s’est joué à quelques détails. Cela dit, je pense que nos athlètes n’ont pas su gérer la pression et ont commis des erreurs d’ordre tactique surtout. Ils doivent travailler encore plus avec leurs staffs techniques respectifs pour corriger le tir et s’améliorer. De notre côté, nous avons répondu favorablement à tous leurs besoins pour la préparation en prévision de ces joutes.

- La plupart des athlètes ont dépassé la trentaine et se rapprochent de la retraite. Est-ce que la fédération pense à un plan pour assurer la relève?

A vrai dire, nous sommes en pleine mutation au niveau de la fédération. Il y a un renouvellement qui a commencé à s’opérer durant ce mandat. Pour ma part, je vais me pencher sur le projet phare, à savoir la création du comité paralympique algérien, après les jeux.

C’est une promesse électorale que je dois honorer. Une fois cela réalisé, je pense que les choses seront plus faciles à organiser et à gérer.

- Les jeux marquent aussi la fin du mandat olympique. Est-ce que vous allez vous représenter pour la présidence de la FAH?

Il y a un travail qui a été réalisé par le bureau que je préside. Nous allons présenter notre bilan et notre projet à l’assemblée générale. Bien évidement, la candidature reste ouverte à tous les intéressés éligibles. C’est à l’AG de trancher par la suite.

- Vous avez été convié à une réception par le recteur de la grande mosquée de Paris. Qu’est-ce que cela représente pour vous?

C’était une belle surprise pour notre délégation. Nous avons été conviés à un diner par le recteur lui-même, en l’occurrence monsieur Hafez. Cela nous a permis de visiter la grande mosquée de Paris et le complexe. Un grand merci à lui et à son staff. C’était aussi une évasion pour les membres de la délégation, notamment les athlètes, après deux semaines de compétition et de concentration. Mais surtout une belle occasion pour passer un moment convivial en compagnie de nos compatriotes en France.

- Le retour de la délégation est prévu pour mardi (aujourd’hui, Ndlr). Est-ce que vous vous attendez à un accueil aussi chaleureux que celui réservé aux valides à leur retour des JO?

Absolument. Nous espérons un accueil digne des réalisations de nos athlètes. Notre arrivée à Alger est prévue pour mardi. Nous avons un vol à 13h30. Nous espérons un accueil digne des autorités et du public. Cela va motiver encore plus les para-athlètes, qui ont travaillé dur pour faire honneur au pays.





Photo: Sid Ahmed Elasri, président de la FAH et Chef de la délégation paralympique algérienne aux JP Paris-2024

R. M.