Planète (France/Europe) - Projet autoroute A69: Le rapporteur spécial de l’ONU en déplacement à Saïx

ENQUÊTE • Cette venue fait suite à des alertes concernant les méthodes employées pour le maintien de l’ordre près du chantier de l’autoroute A69, à Saïx

Après Greta Thunberg, c’est l’ONU qui s’en mêle. Le rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs de l’environnement, Michel Forst, s’est rendu aujourd’hui à Saïx (81), sur le chantier de l'A69, ce jeudi.

Cette venue fait suite à des alertes reçues concernant les méthodes de maintien de l’ordre et d’évacuation des défenseurs de l’environnement occupant pacifiquement le site. Michel Forst a été accueilli sous les hourras des militants anti-A69, comme nous l’indique l’AFP.

- Une venue très attendue par les militants

En présence des gendarmes, qui tenaient à distance journalistes et la quarantaine de militants sur place, il a d’abord déclaré avoir «besoin de calme et d’espace», demandant qu’on le «laisse faire (son) travail». Il s’est ensuite entretenu avec les opposants, baptisés «écureuils», qui campent dans des arbres menacés d’abattage pour la construction de l’autoroute.

Le rapporteur spécial de l’ONU a ensuite expliqué être là pour «faire un travail d’investigation, recueillir des témoignages, entendre la parole des uns et des autres, avant de réagir». Les forces de l’ordre encerclent la ZAD Crèm'Arbre depuis plusieurs jours et sont accusées par les opposants d’empêcher le ravitaillement des «écureuils».

Michel Forst a précisé leur avoir «apporté des médicaments». «On a discuté également du ravitaillement en eau et en produits de première nécessité», a-t-il ajouté.

- Un «enjeu environnemental»

Depuis des mois, plusieurs manifestations ont été organisées contre le projet, les opposants proposant des alternatives, telles l’amélioration de la route nationale existante ou de la desserte ferroviaire. Mais le gouvernement s’est dit décidé à mener «jusqu’à son terme» le projet, dont la mise en service est prévue en 2025.

Dans l’immédiat le problème qui se pose est que le concessionnaire privé de l'A69, Atosca, estime avoir depuis le 15 février le droit de reprendre les coupes d’arbres sur le tracé.

Mais les militants de l’association «La Voix est libre», le bois occupé par les zadistes est à «enjeu environnemental fort» et ne peut être défriché qu’entre le 1er septembre et le 15 octobre. Un «petit» combat, mais qui ne devrait probablement pas empêcher le projet d’être mené à terme.







Photo: Illustration des Nations unies. - Fabrice Coffrini / AFP

M.F. avec AFP