Planète (France/Europe) - Miscanthus, cette plante écolo qui remplace le bois de chauffage dans une commune d’Alsace

Son nom: miscanthus. Cette plante vivace de la famille des graminées, qui repousse chaque année sans demander d’entretien, a remplacé le bois de chauffage dans la commune de Bernwiller (Haut-Rhin) en Alsace.

Face à la hausse du prix du fioul et du gaz, le maire de Bernwiller, dans le Haut-Rhin, a de quoi se réjouir. Depuis une dizaine d’années, cette commune alsacienne se chauffe au miscanthus. Deux fois moins cher que le fioul et trois fois moins cher que l’électricité, ce combustible permet de chauffer les bâtiments publics ainsi qu’une cinquantaine d’habitations, rapporte France 3. Autre avantage, cette plante est cultivée sur 27 hectares par plusieurs agriculteurs du Sud Alsace, précise le quotidien régional Les Dernières Nouvelles d’Alsace. Bon marché, produite localement… mais qu’est-ce que le miscanthus?

C’est une plante qui appartient à la famille des graminées, originaire d’Asie. Elle ressemble à du roseau ou de la canne à sucre, et pousse jusqu’à 4 mètres de haut. Une fois broyée, on dirait de la paille. Le miscanthus se plante une fois tous les vingt à vingt-cinq ans, et la récolte se fait une fois par an, de la fin de l’hiver au début du printemps, quand il est sec.

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- Alternative écologique au bois

Autre avantage: sa culture ne nécessite pas de traitement chimique. Différentes études ont même montré «un effet très positif du miscanthus sur la biodiversité des plantes et des animaux (oiseaux, petits mammifères, invertébrés, scarabées, papillons, araignées, vers de terre)», rapporte Maryse Brancourt-Hulmel, directrice de recherche à l’Institut national de la recherche agronomique (Inrae) et spécialiste du miscanthus, dans une note. C’est aussi une plante robuste, qui peut pousser sur des sols relativement secs. Avec ses nombreux avantages et qualités, le miscanthus, méconnu du grand public, a de multiples usages.

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Le miscanthus est d’abord une alternative écologique au bois et aux énergies fossiles: «En récoltant 15 tonnes de miscanthus sur un hectare, on peut substituer l’équivalent de plus de 6.000 litres de fuel», peut-on lire sur le site internet de l’association France-miscanthus. Sur le territoire hexagonal, près des deux tiers des récoltes actuelles sont destinées au chauffage ou au biocombustible.

«Il est utilisé pour des installations industrielles, en mélange avec du bois ou du charbon, sous forme de paillis ou de granulés et pour des utilisations domestiques ou collectives (chaudières et poêles polycombustibles)», précise l’association. Le village alsacien n’est pas le seul à se chauffer au miscanthus: une quinzaine de projets similaires, pour chauffer des bâtiments publics, des habitations ou des entreprises, sont répertoriés.

- Paillage horticole, litière animale, isolant

Le miscanthus a d’autres débouchés. Il sert notamment au paillage horticole dans la mesure où il permet de «limiter la pousse des mauvaises herbes et se substitue à l’usage de désherbants chimiques sur les parterres», peut-on lire sur le site internet de l’association France-miscanthus. Autre avantage: «Ce paillage est 100 % biodégradable et compostable en fin de vie.»

Par ailleurs, les copeaux et granulés de miscanthus ont un pouvoir absorbant qui en fait également une excellente litière pour les animaux d’élevage (volailles, chevaux, bovins) ou de compagnie (chat, rongeur, lapin, oiseau).

Cette plante, aux vertus isolantes, est également utilisée dans la composition de béton. Elle est résistante aux chocs et à la chaleur, si bien que l’industrie automobile s’y intéresse aussi pour la fabrication de pièces.

- Une culture encore peu développée en France

Depuis dix ans, les surfaces de culture de cette plante, localisées principalement dans la moitié nord de la France, ont quasiment doublé, passant de près de 4.000 à 8.500 hectares, et le nombre d’exploitations produisant du miscanthus a doublé aussi, passant de près de 1.000 à plus de 2.000. Mais cela reste encore très limité.

Pourquoi le micanthus n’est-il pas plus répandu? «Contrairement aux plantes qu’on a l’habitude de cultiver en France et pour lesquelles les filières se sont établies sur de nombreuses décennies, tout est à créer de A à Z, explique Maryse Brancourt-Hulmel, interrogée par le magazine de l’association La Ruche qui dit oui. Tout cela demande du temps. C’est aussi une question d’intérêt conjoint des industriels et des agriculteurs, voire une question de volonté du citoyen et des politiques.»




Pour accéder et lire les articles cités en annexe: https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2023-01-10/miscanthus-cette-plante-ecolo-qui-remplace-le-bois-de-chauffage-dans-une-commune-d-alsace-48c8ad66-11ca-4ab0-b690-6688c39dc9f4


Par Clémentine MALIGORNE