Planète (France/Europe) - Isère: Deux chasseurs reconnaissent avoir abattu un aigle en danger critique d’extinction

ESPÈCE PROTÉGÉE • Deux chasseurs, âgés de 30 et 35 ans, ont été placés en garde à vue mercredi et ont reconnu avoir abattu une jeune pygargue à queue blanche née en captivité quelques mois seulement après sa réintroduction dans la nature

Deux chasseurs, âgés de 30 et 35 ans, qui font partie de la même famille, ont été placés en garde à vue mercredi, a indiqué le parquet de Grenoble, Éric Vaillant, confirmant une information de France 3. Ils ont reconnu avoir abattu le 24 février dernier, Morzine, une pygargue à queue blanche, espèce protégée, qui faisait partie d’un programme de réintroduction lancé par le parc Les Aigles du Léman. La dépouille de cet aigle avait été retrouvée dans un vallon de l’Oisan, en Isère.

Les deux mis en cause ont été déférés ce jeudi dans le cadre d’une enquête pour «destruction, détention et transport d’espèce protégée». Ils risquent jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 150.000 euros d’amende.

- Une espèce en «danger critique» d’extinction

Morzine, née en captivité et âgée d’un an, avait été relâchée dans la nature en septembre dernier avec neuf autres aigles. C’est le deuxième rapace à être abattu depuis le début du programme de réintroduction à l’été 2022. La pygargue à queue blanche est classée en «danger critique» d’extinction, selon la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), et bénéficie d’un statut de protection totale interdisant de tuer ou même de perturber ces oiseaux, rappelle la télévision locale.

Toujours d’après France 3, Jacques-Olivier Travers, à l’origine du programme des Aigles du Léman, ainsi que deux associations de protection de l’environnement, ont déposé plainte contre X, rappelant qu’un chasseur doit identifier l’animal avant de tirer.

La Fédération de chasse de l’Isère va se porter partie civile.




Photo: Une pygargue à queue blanche, espèce protégée et faisant l'objet d'un programme de réintroduction, a été tuée le 24 février dernier en Isère, les auteurs ont été placés en garde à vue et ont reconnu les faits (Illustration) - SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA / SIPA

E.M.