Planète (France/Europe) - Erosion du littoral: sept habitations menacées sur les dunes à Treffiagat vont être déconstruites, une première en Bretagne

Quinze maisons se trouvent dans la zone de risques de submersion marine, dont sept en péril imminent. Le conseil communautaire du Pays bigouden a décidé le 5 décembre de procéder à leur déconstruction. Les propriétaires seront dédommagés. Une première en Bretagne.

Depuis des années, la commune littorale de Tréffiagat, à une trentaine de kilomètres de Quimper, tente d’enrayer l’érosion des dunes de Léhan, investissant dans des endiguements de pierres et de l’enrochement. Mais ces mesures d’endiguement n’ont fait qu’accentuer le phénomène d’érosion, l’énergie cinétique ne parvenant plus à se dissiper. La mer fait son oeuvre inexorablement et emporte sable et cailloux. Cela s’est aggravé avec la montée des eaux due au réchauffement climatique. En quelques années, 8 mètres de dunes ont été perdus.

«On ne sait plus comment endiguer ce phénomène pour protéger les maisons. On a donc décidé de les racheter pour les raser ensuite avant que la dune ne cède», explique Stéphane Le Doare, président de la Communauté de communes du pays bigouden et maire de Pont l’Abbé. Le spectre du drame de la tempête Xynthia et de ses conséquences dramatiques à la Faute-sur-mer est toujours présent dans les mémoires. Les sept maisons en péril imminent vont donc être rachetées à leurs propriétaires, après estimation de leur valeur par France Domaine. Les prix estimés s’échelonnent entre 250.000 et 700.000 €.

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«Pour le moment, c’est au stade d’une procédure amiable avec les propriétaires. C’est un traumatisme pour eux de devoir quitter leur maison. Mais personne ne sera spolié. La plupart ont déjà accepté et ont d’ailleurs déjà acheté des terrains pour construire à nouveau. On va attendre le temps de la construction pour raser les maisons de la dune. Cela se fera progressivement», prévient Stéphane Le Doare. Le montant total de l‘achat des sept maisons est estimé à environ 3.000.000 d’euros. «70 % vont être subventionnés, il ne restera que 800.000 € à la charge de la communauté de communes.»

Dans le pays bigouden-sud, deux autres sites sont concernés par le risque de submersion marine: le polder de l’anse de Combrit-Sainte Marine et le quartier de la Joie à Saint-Guénolé-Penmarc’h. «Pour le polder, on est en capacité de mettre en place une digue rétro-littorale, détaille Stéphane Le Doare. Pour Saint-Guénolé, il y a une digue historique que nous allons renforcer pour protéger les habitations situées plus en arrière du bassin.» Tout va être mis en place rapidement car tous craignent déjà les conséquences de la grande marée d’un coefficient de 109, le 29 mars prochain.





Photo: "C’est un traumatisme pour les habitants de devoir quitter leur maison mais personne ne sera spolié", promet la Communauté de communes du Pays bigouden. DR

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Par T.P.