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Planète (France/Europe) - En Alsace, des agriculteurs font le pari du pois chiche



Planète (France/Europe) - En Alsace, des agriculteurs font le pari du pois chiche


CHICHE ! • Bon pour la planète, bon pour la santé et économiquement viable, des agriculteurs se sont lancés en Alsace dans la culture des légumineuses comme le pois chiches et le quinoa, pour économiser de l’eau et limiter les pesticides

A l’heure où l’on assure que consommer moins de viande pour atteindre les objectifs climatiques fixés pour la France, aux agriculteurs de consommer moins d’eau et de limiter les fertilisations azotées et les pesticides, la culture des légumineuses semble avoir toute sa place dans les champs français.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’idée de faire pousser pois chiches et quinoa en Alsace, à la place du maïs, a bien germé. Bon pour la planète, bon pour la santé. Riches en protéines et en fibres, ces légumineuses contiennent peu de matières grasses. Côté environnement, elles fixent l’azote atmosphérique, ne nécessitent ni intrants ni engrais, et sont peu gourmandes en eau. Une dizaine d’agriculteurs alsaciens l’ont d’ailleurs bien compris et se sont lancés dans l’aventure, et ça marche.

- «On s’est jeté dans l’inconnu»

«Ce sont les aléas climatiques qui m’ont décidé et après j’ai recruté des copains», raconte Cédric Steinlé, un agriculteur de Plobsheim dans le Bas-Rhin. Après une mauvaise récolte de maïs, il a décidé dès 2020 de se diversifier en semant des lentilles. Depuis, il a été rejoint par trois autres producteurs, qui nourrissent de grandes ambitions pour leur marque Graines d’Alsace. Les légumineuses, «c’est quelque chose qu’on ne connaissait pas mais on s’est jeté dans l’inconnu», reconnaît Sébastien Hiss, un des membres du quatuor. Installé à Eschau, une commune tout à côté, il cultivait, comme cela se fait dans toute plaine, du blé, des betteraves, du maïs et du colza. Aujourd’hui, il produit dix hectares de légumineuses dont il souligne les avantages : «c’est moins exigeant. Il n’y a pas besoin d’arroser, pas d’engrais, et ça s’adapte très bien au climat» alsacien marqué par des étés chauds et secs.

A eux quatre, ils ont investi 400.000 euros avec l’objectif de produire, à terme, 500 tonnes par an. Même si pour l’instant ils en produisent 50 tonnes chaque année, (en conventionnel et bio), et n’en ont vendu que sept tonnes, «l’objectif est réaliste», assure Yannick Wir, de l’Interprofession des fruits et légumes d’Alsace (Ifla), qui a accompagné le projet. «La consommation annuelle de légumes secs par an et par habitant en France est de 1,4 kg. C’est 3 kg en Europe, 7 kg dans le monde», compare-t-il, espérant que l’appétit des Français grandisse pour ces produits aux nombreux atouts.

Une aventure régionale rendue possible avec l’aide du gouvernement qui a lancé fin 2020 un Plan national protéines végétales. Il vise à réduire la dépendance de la France aux importations de matières riches en protéines et à développer la production locale de légumes secs. Un investissement de 100 millions d’euros est d’ailleurs prévu afin de doubler d’ici à 2030 les surfaces plantées en protéines végétales et d’atteindre 8 % de la surface agricole utile française, soit deux millions d’hectares.





Photo: Plusieurs agriculteurs Alsaciens se sont lancés dans la culture des légumineuses, comme le pois chiches ou le quinoa, pour faire face au réchauffement climatique - Pixabay / Appel-und-n-Ei  / Pixabay

G.V. avec AFP


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