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Planète (France/Europe) - Chasse: le pygargue à queue blanche, une espèce d’aigle «en danger critique»



Planète (France/Europe) - Chasse: le pygargue à queue blanche, une espèce d’aigle «en danger critique»


Deux braconniers sont jugés à partir de ce lundi 13 mai à Grenoble pour avoir tué, fin février, un jeune aigle pygargue à queue blanche, une espèce protégée car menacée d’extinction. Un programme de reproduction visant à réintroduire ce rapace en France a été lancé en 2022.

Le procès de deux chasseurs s’est ouvert lundi 13 mai à Grenoble pour destruction d’espèce protégée. Ils sont jugés pour avoir abattu, fin février, d’un coup de fusil Morzine, un jeune aigle pygargue à queue blanche, issu d’un programme de reproduction visant à réintroduire ce rapace menacé d’extinction.

En France, tuer un rapace, quelle que soit l’espèce, est strictement interdit. Une quinzaine d’associations s’est constituée partie civile. Les prévenus encourent jusqu’à trois ans de prison et 150.000 € d’amende.

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«Le Pygargue à queue blanche est l’un des plus grands rapaces diurnes d’Europe. La longueur totale de l’oiseau adulte est de 70-100 cm, pour une envergure de 190-250 cm. Son poids varie d’environ 4 kg pour le mâle et jusqu’à 6 kg pour la femelle», explique le site dédié à sa protection, Les aigles du Léman, qui décrit un oiseau adulte au plumage brun, au cou plus clair et au bec entièrement jaune. «La queue courte et cunéiforme est entièrement blanche. Les pattes sont jaunes», détaille-t-il.

Le pygargue se nourrit principalement de poissons, qu’il pêche à l’aide de ses serres arquées, d’oiseaux d’eau et de mammifères. Opportuniste, il mange parfois des charognes ou subtilise la nourriture d’autres oiseaux. Il niche volontiers au bord des lacs et fleuves propices à la prédation et dans la forêt. Le pygargue commence à se reproduire à partir de 5 ou 6 ans.

- «Pousser des cris d’orfraie»

Aussi appelé «aigle barbu», «grand aigle de mer» ou «orfraie», il a inspiré l’expression française «pousser des cris d’orfraie», en référence aux cris stridents que poussent ces rapaces lors de la période de reproduction. Preuve qu’il était très présent en France jusqu’au XVIIIe siècle, selon le site Les aigles du Léman.

L’industrialisation, l’expansion des terres agricoles et la déforestation ont dégradé son habitat naturel. La pollution des rivières a affecté la disponibilité de ses proies. Également victime de braconnage, le pygargue à queue blanche a peu à peu disparu de l’Hexagone. Le dernier couple en liberté a été abattu il y a cent trente ans en Haute-Savoie. En Corse, l’oiseau a niché jusqu’à la fin des années 1950, le début des années 1960.

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Espèce classée en «danger critique» d’extinction, le pygargue à queue blanche bénéficie d’un statut de protection totale. Il est formellement interdit de tuer ou de perturber ces oiseaux. Quelques couples venant des pays voisins – le pygargue est présent en Norvège, en Allemagne, en Pologne, dans les pays baltes et en Russie – se sont réinstallés en France à partir de 2011 et vivent en liberté en Lorraine et en Champagne.

Depuis 2022, le parc des Aigles du Léman a lancé un programme de réintroduction au bord du lac éponyme. Quatorze jeunes rapaces ont déjà été lâchés dans la nature. À terme, 80 oiseaux devraient être relâchés pour pérenniser la présence de l’espèce en France.





Photo: Le Pygargue à queue blanche (Haliaeetus albicilla) appelé également grand aigle de mer, aigle barbu, huard, orfraie ou encore haliète albicille, est une espèce de rapaces de la famille des Accipitridae. FLORIAN LAUNETTE&MÉGANE CHÊNE / MAXPPP

Pour accéder et lire les articles ci-dessus: https://www.la-croix.com/planete/chasse-l-aigle-pygargue-une-espece-en-danger-critique-20240513

Vinciane Joly


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