Lundi 1er juillet entre en vigueur l'arrêté concernant l'extinction de l'éclairage public de nuit. Cette mesure s'inscrit dans le programme énergétique du gouvernement ainsi que dans le projet du Grenelle de l'Environnement sur une possible réduction du gaspillage.
L'éclairage public de nuit pour les bâtiments non résidentiels est désormais soumis depuis aujourd'hui à des restrictions. La facture électrisante de 2011 pour laquelle la France avait battu des records engageant une perte de 61,4 milliards d'euros dans l'année (soit quatre fois plus qu'il y a vingt ans) en a traumatisé plus d'un. Plus jamais donc, ou du moins essayons. Pour ce faire, le gouvernement qui annonçait un arrêté en novembre 2012 concernant des réductions du gaspillage vient de mettre les doigts dans la prise en publiant son nouveau règlement dans le Journal Officiel. Commerces, vitrines, bureaux, écoles, mairies devront éteindre leurs éclairages au plus tard à 1 heure du matin ou 1 heure après l'arrêt de l'activité, à compter du 1e juillet. Ils pourront alors allumer de nouveau à 7 heures du matin ou 1 heure avant le début de l'activité.
Cette mesure s'inscrit dans un processus "pédagogique" de la part du ministère de l'Ecologie. C'est "l'un des grands objectifs", un "changement culturel" selon Delphine Batho, ministre de l'Ecologie. Elle espère alors faire entrer les français dans une "logique de sobriété énergétique". En juillet 2012 déjà, les enseignes lumineuses des commerces devaient être éteintes entre 1 heure et 6 heures (pour les nouvelles enseignes), les anciennes elles, ont jusqu'à juillet 2018 pour se mettre en règle.
Le coût en une nuit de 750 000 ménages
Le contrôle de ces mesures sera effectué par le préfet ou le maire de la ville et des affiches et dépliants sont mis à la disposition de la population afin de sensibiliser. Tout contrevenant risquera un amende de 750 euros. Cependant, de nombreuses villes bénéficieront de dérogation comme Paris ("La ville Lumière"), le centre touristique de Marseille, Nice ou encore le vieux Lyon. L'ensemble devrait de plus réduire la pollution lumineuse qui empêche certains riverains de dormir et perturbe la migration des oiseaux. Le gouvernement espère ainsi récupérer 200 millions d'euros, ou encore le coût par nuit de la consommation de 750.000 ménages. Chiffre largement surélevé selon certaines associations spécialisées dans l'éclairage public.
Paroles, paroles, paroles
Anne-Marie Ducroux, présidente de l'Association Nationale pour la protection du ciel et de l'environnement dit rester vigilante quant aux mesures énergétiques promises par le gouvernement.
"Le ministère de l'Ecologie nous a promis une évaluation début 2014 pour voir comment cette obligation est effectivement mise en place" explique t-elle.
Cette obligation arrive en "souplesse" selon Claude Boulle président de l'Union du grand commerce de centre-ville (UCV). La situation n'étant pas "dramatique". Quant à la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), la mesure n'inquiète pas non plus puisque "largement anticipée". Le syndicat de l’Éclairage composé d'une cinquantaine d'entreprises de matériel électrique revoit en revanche à la baisse les chiffres promis par le gouvernement soit quatre fois moins que le chiffre annoncé. Il invite par ailleurs le gouvernement à promouvoir les éclairages à LED qui réduiraient les factures de 20 à 50%. Il pose cependant la problématique des bâtiments qui demeurent allumés sans être pourtant de façade comme certains sanitaires, le hall d'un immeuble, un parking ou encore les couloirs. De plus, ils attendent du ministère la mise en place de disposition "permettant l'évaluation des gains constatés".
L'arrêt est publié, reste maintenant à l'appliquer. Si les commerçants ne s'opposent pas à ces mesures et sont plutôt favorables, demeure l'inquiétude des ménages à voir leur factures d'électricité augmenter en contrepartie. En effet il s'agit là d'une mesure qui promet une réduction des coûts et se jumelle avec l'arrivée prochaine d'une hausse des prix de l'électricité.
Selon un rapport de la Commission de régulation de l'énergie, EDF devrait augmenter ses tarifs de 30% d'ici 2017, cependant, le gouvernement a annoncé vouloir réglementer et encadrer ces coûts supplémentaires.
Camille Carlier
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Posté Le : 01/07/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo et texte: Camille Carlier du lundi 1er juillet 2013
Source : maxisciences.com