Algérie

Planète (France) - D’urgence, recréer des haies



Planète (France) - D’urgence, recréer des haies


Au sein de Prom’haies, on milite pour replanter des haies. Les arguments ne manquent pas, milite Samuel Fichet qui constate qu’elles regagnent du terrain.

Longtemps arrachées comme de la mauvaise herbe, tant pour laisser circuler les machines agricoles de plus en plus larges que pour gagner quelques mètres carrés de culture, les haies pourraient bien reprendre leur place dans nos campagnes.

C’est en tout cas l’espoir porté par Prom’haies où, avec satisfaction mais sans triomphalisme, on constate que, ces dernières années, des agriculteurs s’intéressent de nouveau à ces lignes arborées.

Plusieurs kilomètres

Samuel Fichet est technicien au sein de l’association, il accompagne régulièrement des projets de plantation, il voit la demande gagner en intensité: «ll y a une dizaine d’années, les haies que nous plantions mesuraient deux cents mètres de long en moyenne. Aujourd’hui, on plante des haies de quatre voire cinq cents mètres.» Des agriculteurs font même replanter des haies de plusieurs kilomètres.

Cet hiver, Prom’haies aura planté pas moins de quinze kilomètres de haies. Une demande croissante qui a même permis de créer un poste.

Haies auxiliaires

«On sent un véritable regain d’intérêt», applaudit Samuel Fichet. D’abord, ce mouvement accompagne le développement de la bio: «Les agriculteurs bio savent qu’en plantant des haies, ils vont attirer insectes et oiseaux, auxiliaires des cultures qui leur permettront de renoncer aux traitements chimiques.»

Mais tous les agriculteurs qui plantent ou font planter des haies ne sont pas en bio: «Certains sont justes des naturalistes, ils voient chuter la biodiversité et prennent conscience des dégâts portés à la nature. D’autres sont tout simplement sensibles aux paysages et au cadre de vie…»

Haies brise-vent

Quelques rares, encore, ont entendu parler du rôle protecteur des haies: «Des études récentes ont montré que, en freinant la vitesse des vents, les haies limitent l’évapo-transpiration dans les champs: les cultures ont besoin de moins d’eau, ce qui représente une économie pour l’exploitant. C’est d’autant plus vrai dans les régions comme la nôtre: très venteuses et vite asséchées. Ça a été un peu oublié, mais on voit des gens qui y reviennent.»

Accompagner les agriculteurs

Et le technicien insiste sur un point: «On est là pour accompagner les agriculteurs. S’ils veulent s’engager dans des plantations, on les aide. On ne les laisse pas se dépatouiller tout seuls.» Samuel Fichet fait remarquer que Prom’haies sait mobiliser la population: «A Marigny, début décembre, une cinquante de bénévoles est venue nous aider à planter un millier de plants! En trois heures, c’était fait! Au-delà de l’efficacité de l’opération, il est intéressant de mobiliser les citoyens.»


Photo: « Aujourd’hui, on plante des haies de quatre voire cinq cents mètres » constate Samuel Fichet, technicien de Prom’haies. © Photo NR

La Nouvelle République



à savoir

Autre avantage des haies: l’ombre

«En élevage, explique Samuel Fichet, l’ombre est un véritable atout: un animal au soleil consacre une partie de son énergie à réguler sa température. Une expérience menée dans la vallée de la Loire a montré qu’une génisse au soleil pèse 150 grammes de moins que celle qui peut se protéger sous des arbres. Ça peut sembler anecdotique, mais les éleveurs savent que ces quelques grammes ont une influence sur la production.»

Avec l’Apieee, Prom’haies travaille actuellement avec un éleveur en conversion bio, à Prissé-la-Charrière: «Le cahier des charges lui impose de mettre ses chèvres au champ. Pour qu’elles aient de la fraîcheur et de l’ombre, on va planter trois cent soixante-dix mètres de haies.»

à suivre

Les fondations plantent aussi

Les campagnes de plantations de haies ont pour soutiens historiques l’Europe, l’Etat, les Régions, les agences de l’eau… Depuis quelques années, les fondations privées mettent aussi la main au chéquier. La fondation Yves Rocher est un partenaire régulier de Prom’Haies: «Ces dernières années, la fondation Yves Rocher finance des campagnes aussi en France, ils intervenaient beaucoup à l’étranger, ils ont compris que le besoin est aussi urgent en France.»

La campagne de plantation à Prissé-la-Charrière a bénéficié de la participation de la fondation Léa Nature: «Ils financent des projets portés par des agriculteurs bios et des communes qui souhaitent préserver ou favoriser le retour de la biodiversité.»


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