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Planète - FIFA: Gianni Infantino a poignardé le football africain



Planète - FIFA: Gianni Infantino a poignardé le football africain


Les «bienfaits» de l’ingérence du président de la FIFA, Gianni Infantino, dans les affaires du football africain, n’ont pas tardé à se manifester.

Après sa honteuse implication dans le choix du président de la CAF qu’il a imposé aux membres de la Confédération au mépris des usages et conventions, il s’est ligué avec les puissants clubs européens pour interdire aux joueurs africains de rejoindre leur sélection pour les deux rencontres officielles programmées lors de la fenêtre FIFA de mars 2021.

Il a couvert de son autorité l’interdiction signifiée aux joueurs africains de quitter leurs clubs pour répondre à la convocation de leurs fédérations. Gianni Infantino a été mis au parfum, en février, des desseins des clubs européens de s’opposer au départ de leurs joueurs vers leur continent. Le 5 février 2021, il a signé une circulaire autorisant les clubs du Vieux Continent de ne pas autoriser les joueurs extra-communautaires d’aller jouer avec leur pays si à leur retour la «septaine» dépasserait 5 jours. Les Britanniques ont fait valoir cette correspondance de la FIFA pour ne pas autoriser leurs joueurs de se rendre chez eux et observer ensuite un confinement qui serait de l’ordre de 10 à 14 jours. La Ligue de football professionnel (LFP) française a emboîté le pas à son homologue anglaise et décrété que les clubs n’autoriseraient pas le départ de leurs joueurs extra-communautaires.

Des voix se sont élevées dans l’Hexagone pour dénoncer sévèrement la position des clubs français et la FIFA qui a autorisé une discrimination interdite dans ses statuts (article 4). Les entraîneurs de clubs français ont même interpellé le gouvernement de leur pays sur cette question en stigmatisant la décision des autorités françaises qui ont opté pour le deux poids deux mesures. A savoir permettre aux joueurs de l’équipe de France de se déplacer dans deux pays de l’ex-Europe de l’Est et être exemptés de la «septaine» à laquelle, malheureusement, les joueurs africains seront soumis. Les techniciens français qui ont dénoncé la décision des clubs et autorités françaises la qualifiant de discriminatoire ont fait valoir que «tous les joueurs sont des salariés travaillant en France, qu’ils soient français ou étrangers. Pourquoi cette mesure est-elle imposée à certains (africains) et pas d’autres (français) travaillant sous le même ciel?

C’est une position sans équivoque qui honore ses auteurs. Les autorités françaises ne seraient pas restées insensibles à cette prise de position. Elles ont levé l’interdiction. Ainsi, les joueurs africains peuvent rejoindre leur sélection respective grâce à la mobilisation de quelques coachs français. Quant à ceux qui continuent de présenter le président de la FIFA comme l’ami et le défenseur du football africain, ils doivent revoir leur copie. Il reste le premier ennemi du football africain. Les dirigeants du football africain se sont tous mis servilement sous sa botte.

De timides voix se sont manifestées ici et là pour exprimer leur déception vis-à-vis des clubs européens. Pas une seule et véritable dénonciation ferme des agissements du président de la FIFA. Celui-ci avance ses pions en prévision des élections de 2023 pour lesquelles il est (déjà) candidat. Pour faire plaisir aux cadors européens sur lesquels il mise beaucoup pour avoir leurs voix, il a sacrifié le football africain qui est devenu un jouet entre ses mains. Au besoin, il actionnera le président de la CAF qu’il a placé, le Sud-Africain Patrice Motsepe, et l’œil de Moscou, Véron, qu’il a installé comme secrétaire général de la CAF pour contrôler directement les faits et gestes de la Confédération.



Photo: Gianni Infantino, Président de la FIFA. Photo ajoutée par Akar Qacentina pour illustration de l'article

Yazid Ouahib


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