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Planète - Expédition Pangaea: Le bateau est revenu, mais l'aventure continue



Planète - Expédition Pangaea: Le bateau est revenu, mais l'aventure continue




ENVIRONNEMENT - L'aventurier-explorateur Mike Horn est de retour après quatre années passées à sillonner les océans du globe...

De notre envoyée spéciale à Monaco

Ils étaient tous à bord pour la dernière escale: les jeunes explorateurs qui ont participé à l’aventure, le Prince Albert de Monaco qui soutient l’expédition, les sponsors au premier rang desquels Mercedes-Benz et le capitaine Mike Horn, tout sourire pour l’arrivée officielle, le 13 décembre, de sa dernière aventure, Pangaea. A bord de ce voilier de 35m, une centaine de jeunes âgés de 15 à 20 ans se sont succédé pendant quatre ans aux côtés du célèbre aventurier pour mettre en route des projets écologiques et sociaux tout autour du globe.

«Je n’ai aucune excuse pour m’en foutre»

Utiliser l’aventure pour parler d’environnement: Mike Horn estime que ses expéditions autour du monde permettent d’amener les gens à prendre conscience des problèmes de notre planète, mais lui confèrent aussi une grande responsabilité. «Quand on est explorateur, on voit plus de choses que les autres, explique-t-il. J’ai navigué pendant trois semaines au travers du continent de plastique dans le Pacifique et je me suis demandé pourquoi on ne faisait rien pour régler ce problème, cette bombe à retardement sur laquelle nous sommes assis. Peut-être parce qu’on ne le voit pas. Moi, je l’ai vu, je n’ai aucune excuse pour m’en foutre.»

Le projet Pangaea a donc été imaginé dès le début comme une expédition écologique. Le voilier a été conçu pour limiter son impact environnemental: en aluminium recyclable, il a été fabriqué au Brésil, au plus près des mines, par des familles des favelas de Sao Paulo. Equipé de LED pour l’éclairage et de panneaux solaires et d’éoliennes, le Pangaea a pu traverser sans encombre les mers les plus hostiles tout en minimisant ses émissions de CO2.

«Je leur ai montré la direction et maintenant je leur botte le cul!»

Mais la véritable innovation de l’expédition tient dans la participation de cinquante «jeunes explorateurs», triés sur le volet après un entraînement au siège helvétique de Mike Horn. Les douze missions de Pangaea leur ont permis d’apprendre comment agir contre les dégâts environnementaux et d’initier des actions: projets de sauvegarde de la flore et de la faune marine et terrestre, projets communautaires comme des rénovations d’écoles, projets sanitaires… Pour Mike Horn, «ils sont l’exemple que les jeunes veulent s’engager. Je leur ai simplement montré la direction et maintenant je leur botte le cul pour qu’ils avancent!»

Mikaela, 18 ans, garde ainsi un souvenir ému de sa rencontre avec les Inuits sur l’île de Baffin, dans l’Arctique canadien. «Ils nous ont dit que la chasse a déjà été impactée par le changement climatique. Les stratégies qui ont marché pendant des siècles ne sont plus applicables.» Pour la jeune fille, avoir vu cela l’a incitée à agir et elle compte bien mettre à profit ses connaissances sur les fragiles écosystèmes de l’Arctique pour sensibiliser d’autres personnes. «Nettoyer le monde avec ces jeunes sera un de mes projets pour l’avenir, déclare sans ironie Mike Horn. Ce projet a créé une famille, il faut l’agrandir et je suis optimiste car j’ai vu ce que ces jeunes pouvaient faire.»

* Photo: Le voilier de l'expédition Pangaea dans le port de Monaco, le 13 décembre 2012. A.CHAUVET - 20 MINUTES

à Monaco, Audrey Chauvet


INTERVIEW - L'aventurier, de retour de quatre années de navigation autour du globe, espère mobiliser les jeunes pour l'écologie...

De notre envoyée spéciale à Monaco

On nous avait prévenus: Mike Horn est un peu fatigué, il a perdu sa voix. Mais Mike Horn «un peu fatigué», c’est quand même une poignée de main à vous faire perdre quelques phalanges, des accolades qui laissent des bleus et une détermination sans faille dans la voix éraillée par une rechute de malaria. 20 Minutes a rencontré l’aventurier-explorateur sud-africain à Monaco, pour l’achèvement de son expédition de quatre ans, «Pangaea».

Vous avez dédié cette expédition à l’écologie et aux actions pour protéger l’environnement, pourquoi?

Il y a beaucoup de problèmes sur Terre mais j’ai pu voir ceux qui concernent l’environnement de mes propres yeux au cours des cinq dernières années, pendant mes expéditions. Malheureusement, il n’y a que très peu d’actions mises en œuvre pour agir contre cela. On a beaucoup de données scientifiques et on continue d’en collecter, mais je ne voyais que très peu d’applications concrètes.

Le fait de voyager avec des jeunes explorateurs a-t-il changé votre vision?

Oui, car j’ai vu la vie au travers de leurs yeux, qui ne sont pas ceux d’un explorateur professionnel. Moi, des vagues de plusieurs mètres de haut, ça ne me fait plus rien, mais pour eux c’était la découverte! J’ai voulu embarquer avec des jeunes et les former, car avec eux on va changer la terre et donner l’impulsion!

Quelle sera votre prochaine aventure?

J’aimerais créer une plateforme plus grande d’échanges et d’expéditions pour pouvoir travailler continent par continent. Nous savons où sont les problèmes, maintenant il faut les prendre en charge.

à Monaco, Audrey Chauvet



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