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Planète (Europe) - Terrible accident de train en Grèce: retour sur le pire drame ferroviaire du pays qui a fait au moins 57 morts


Planète (Europe) - Terrible accident de train en Grèce: retour sur le pire drame ferroviaire du pays qui a fait au moins 57 morts


Considéré comme le "pire accident ferroviaire que la Grèce n'ait jamais connu", le drame, qui a coûté la vie à au moins de 57 personnes, a mis en lumière les défaillances du secteur public ferroviaire grec, poussant le gouvernement à faire son mea culpa.

Ce jeudi 02 février, la douleur était encore vive, deux jours après le tragique accident de trains qui a coûté la vie à au moins 57 personnes près de Larissa en Grèce centrale.

Une "erreur humaine" serait à l’origine de ce qui est considéré aujourd'hui comme le "pire accident ferroviaire que la Grèce n'ait jamais connu". Un drame qui a pu mettre en lumière les défaillances du secteur public ferroviaire grec .

A lire aussi: Collision meurtrière de deux trains en Grèce: "Le drame est dû à une tragique erreur humaine", selon le Premier ministre (A lire sur site)

- Les faits

Ce mardi 28 février, à 23h30, un convoi de marchandises et un train Intercity avec 342 passagers et 10 employés à son bord, effectuant le trajet entre Athènes et Thessalonique, se sont percutés à 160 km/h alors qu’ils roulaient sur la même voie en sens inverse.

Sous la violence du choc, les deux locomotives ont été pulvérisées et les trois premiers wagons du train de passagers ont déraillé, broyés dans l’impact, provoquant au passage un incendie. Les conducteurs des deux trains ont été tués sur le coup.

Les pompiers et secouristes mobilisés sur place ont fait état de scènes "apocalyptiques". Des grues et des mécaniciens ont également été déployés pour essayer de dégager les débris et soulever les wagons calcinés dans un enchevêtrement de pièces métalliques.

De nombreux corps étaient carbonisés et certains passagers ne pourront être identifiés que grâce à des échantillons d'ADN. Les deux hôpitaux de la région de Larissa ont été réquisitionnés pour accueillir les nombreux blessés.

Selon le maire de Tempé, Yorgos Manolis, sur la chaîne publique ERT, de nombreux étudiants se trouvaient à bord du train et rentraient à Thessalonique, la deuxième ville de Grèce dans le nord du pays, après un week-end prolongé en raison d'un jour férié en Grèce.

- La polémique

Le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, qui s'est rendu sur place, a décrété un deuil national de trois jours, promettant que toute la lumière serait faite sur les circonstances de cet accident de train présenté comme le pire qu'ait connu le pays.

Dans la foulée, le ministre des Transports et des Infrastructures, Kostas Karamanlis, a annoncé sa démission, soulignant que "la douleur était indescriptible". Mais la polémique commençait à enfler concernant l'état du réseau ferré que beaucoup jugent vétuste.

Le président du syndicat des conducteurs de train OSE, Kostas Genidounias, a dénoncé le manque de sécurité, selon lui, sur cette ligne qui relie les deux principales villes de Grèce. "Toute (la signalisation) est faite manuellement. C'est depuis l'an 2000 que les systèmes ne fonctionnent pas", s'est-il emporté sur la chaîne de télévision Ert. Auparavant, il avait également assuré qu'"aucun système de sécurité, télécommande et feu de circulation ne fonctionnait".

- Conséquences

Les défaillances du secteur public ferroviaire grec sont pointées du doigt. L'accident a provoqué quelques manifestations d'usagers dans plusieurs villes. Des habitants ont manifesté à Larissa portant des banderoles! "La privatisation tue". Des manifestations ont eu lieu à Athènes également, devant le siège de la compagnie Hellenic Train.

A lire aussi: "La privatisation tue!" La colère monte chez les Grecs après la terrible collision de deux trains (A lire sur site)

En 2017, la société des chemins de fer grecs (anciennement Trainose, devenue Hellenic Train) avait été achetée par la société italienne publique Ferrovie dello Stato italiane (FS), dans le cadre d'un vaste programme de privatisations.

Face à la grogne, le gouvernement grec a reconnu hier des "faiblesses chroniques" quant aux infrastructures. "Les retards (pris dans la modernisation des chemins de fer) trouvent leur origine dans les pathologies chroniques du secteur public grec, dans des décennies de faiblesse", a admis le porte-parole du gouvernement Yannis Oikonomou, qui assure que "l'erreur a été avouée par le chef de gare lui-même" et son avocat a confirmé qu'il "reconnaît ce qu'il a fait".

L’homme de 59 ans a été arrêté mercredi et poursuivi pour "homicides par négligence" et pour avoir provoqué des "blessures corporelles". S'il est reconnu coupable, le chef de gare risque la prison à vie.

De son côté, le nouveau ministre des Transports, Giorgos Gerapetritis, a présenté ses excuses aux familles des victimes, tout en faisant "une autocritique complète du système politique et de l'Etat".





Photo: Les défaillances du secteur public ferroviaire grec sont pointées du doigt. AFP - SAKIS MITROLIDIS

Pour accéder et lire les articles cités en annexe: https://www.ladepeche.fr/2023/03/02/accident-de-train-en-grece-retour-sur-le-pire-drame-ferroviaire-du-pays-11033537.php

Faouzi Asmoun
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