Planète/Europe - Harraga algériens en Espagne: «Nous voulons retourner au pays !»

De jeunes harraga, arrivés à bord d’embarcations en Espagne il y a six mois, interpellent les autorités algériennes pour les rapatrier au pays.

«Nous sommes dans la rue depuis six mois. Nous subissons les affres de l’hiver et les risques de la pandémie. Nous nous sommes trompés en venant en Europe, nous le regrettons. Nous en avons marre, nous voulons rentrer chez nous.»

Pour prouver leur identité algérienne, les jeunes exhibent les photocopies de leurs passeports. Ils font le pied de grue quotidiennement devant le consulat algérien à Alicante.

«Nous demandons aux autorités consulaires de nous délivrer un laissez-passer pour rentrer chez nous. Nous nous engageons à payer nos billets de transport et les tests PCR.»

Dans une vidéo qui nous a été transmise vendredi dernier, les jeunes harraga, dont un diabétique, affirment avoir été humiliés par ceux qui sont censés défendre nos compatriotes à l’étranger, quel que soit leur statut.

«Un agent du consulat nous a carrément dit de retourner en Algérie avec le même moyen de transport qui nous a ramenés ici, c’est-à-dire dans un ‘‘boté’’. En plus, ils appellent la police espagnole pour nous déloger des lieux. Ils nous ont dit que nous n’avions aucun droit ici.»

Se trouvant dans un état désastreux, ces malheureux déclarent: «Nous ne demandons ni nourriture ni logis au consul, mais juste des laissez-passer pour rentrer chez nous !»

Selon nos informations, les autorités consulaires d’Alicante attendent des instructions du ministère algérien des Affaires étrangères pour «trouver une solution à ces harraga», mais la réponse d’Alger tarde et la situation des jeunes risque de s’aggraver.

Pour rappel, selon le ministère espagnol de l’Intérieur, depuis janvier 2020 jusqu’au 6 septembre de la même année, 5.343 Algériens ont été appréhendés sur les côtes du sud de la péninsule ibérique. Au mois de décembre dernier, 120 harraga algériens ont été expulsés à bord de trois bateaux vers le port de Ghazaouet, suite à un accord entre les Etats algérien et espagnol.


Photo: L'eldorado tourne au cauchemar pour les harraga en Espagne

Chahredine Berriah