50 millions d'euros seront alloués à la protection de la nappe phréatique d'Alsace, située sous la mine et donc, sous les milliers de tonnes de déchets dangereux.
Après des années de débats et de tergiversations, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a tranché ce lundi pour enterrer définitivement les déchets industriels dangereux dans les entrailles de Stocamine, ancienne mine de potasse de Wittelsheim (Haut-Rhin), plutôt que d'en retirer un maximum avant de fermer le site. Elle s'était prononcée en faveur de cette option en début de mois, lors d'une visite sur place.
"La ministre de la Transition écologique décide de lancer la réalisation du confinement du site sans déstockage complémentaire", est-il indiqué dans un communiqué du ministère.
Le sort de cette mine, située sous l'importante nappe phréatique d'Alsace et qui renferme encore 42.000 tonnes de déchets dangereux, est sujet à polémique depuis des années. En complément, Barbara Pompili a choisi d'allouer une enveloppe de 50 millions d'euros "pour permettre un plan de protection de la nappe d'Alsace sur les cinq prochaines années".
Cette somme d'argent doit permettre, sous le pilotage de l'Ademe, de dépolluer "plusieurs anciens sites industriels situés au-dessus de la nappe d'Alsace" et non en-dessous comme Stocamine. Cela vise à éviter "sa contamination par les infiltrations issues de la surface, qui constituent la principale source de pollution de la nappe", affirme le communiqué.
- En 2002, l'incendie du "bloc 15"
À 550 mètres de profondeur, alors que les plafonds de certaines galeries de la mine s'effondrent, sont encore stockées quelque 42.000 tonnes de déchets industriels dangereux divers mais non radioactifs.
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Lorsqu'il a été décidé à la fin des années 1990 de reconvertir la mine de potasse en décharge industrielle souterraine, il était prévu qu'y soient entassées 320.000 tonnes de déchets pour une durée maximale de trente ans.
Ce stockage souterrain devait être "réversible", précisait l'arrêté d'autorisation, un mot sujet à de multiples interprétations depuis. Au final, Stocamine a enfoui ses premiers déchets en 1999 et l'apport en déchets a été arrêté après l'incendie en septembre 2002 d'un des lieux de stockage, le "bloc 15": 44.000 tonnes de déchets avaient alors été déjà enterrées.
Depuis, au gré des différentes décisions des gouvernements successifs, environ 2.000 tonnes de déchets contenant du mercure, donc particulièrement dangereux pour les sols, ont été extraites.
- Un coût de 120 millions d'euros
Le 5 janvier, la ministre, elle-même petite-fille de mineurs, était descendue dans Stocamine et avait promis de rendre sa décision sur le sort de la mine d'ici fin janvier, sans cacher sa préférence déjà pour un confinement direct des déchets restants.
Au contraire, élus locaux, notamment dans un rapport parlementaire de 2018, et associations de défense de l'environnement, inquiets d'une éventuelle pollution de la nappe phréatique d'Alsace, plaidaient pour que les déchets encore accessibles soient sortis au maximum de la mine avant qu'il devienne trop dangereux d'y descendre.
Dans une motion adoptée vendredi, la toute nouvelle Collectivité européenne d'Alsace (CEA) réclamait encore "le déstockage immédiat et le plus total possible des déchets enfouis à Stocamine dans le cadre du principe de précaution et du respect (...) de la parole donnée aux Alsaciens par l'Etat lors de sa création". "La CEA ne veut pas que l'État lègue aux générations futures un héritage empoisonné qui deviendra intraitable après fermeture de la mine", ajoute la collectivité.
LIRE AUSSI >> Le trafic juteux des déchets illégaux: A voir sur site: https://www.lexpress.fr/actualite/societe/stocamine-les-dechets-dangereux-restants-definitivement-confines_2142927.html
La ministre a elle au contraire considéré que "les avantages potentiels d'un déstockage complémentaire des déchets ne sont pas démontrés et (que) celui-ci présenterait des risques significatifs pour les travailleurs". La décision prise est donc de confiner au plus vite les déchets restants, sous la supervision de l'entreprise publique MDPA (Mines de Potasse d'Alsace), d'ici 2024 pour un coût de 120 millions d'euros, a précisé à l'AFP le ministère.
"L'objectif est d'éviter que de l'eau arrive au contact des déchets", a-t-on ajouté. Pour cela, du béton va être coulé dans les cellules où sont stockés les déchets, puis des "bouchons" vont être positionnés pour condamner l'accès aux zones de stockage et une "galerie de contournement" doit permettre à l'eau de s'évacuer sans s'approcher des déchets.
Photo: Le site de Stocamine, à Wittelsheim, le 24 novembre 2014. afp.com/SEBASTIEN BOZON
Par LEXPRESS.fr avec AFP
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Posté Le : 19/01/2021
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Par LEXPRESS.fr avec AFP publié le 18/01/2021
Source : https://www.lexpress.fr/