Planète (Europe/France) - Nord: Le navire «Plastic Odyssey», une micro-usine qui recycle le plastique

ENVIRONNEMENT: Le navire «Plastic Odyssey» est en cours de transformation à Dunkerque avant de se lancer dans un tour du monde du recyclage des déchets plastiques

. Le Plastic Odyssey, ancien navire de recherche océanographique, s’apprête à prêcher les bonnes solutions et pratiques du recyclage du plastique sur la planète.

. Le navire est actuellement en travaux sur un chantier naval de Dunkerque et a été remis à flot, ce mardi.

. Il appareillera en juin pour un voyage d’une durée de trois ans.

Une nouvelle étape vient d’être franchie par l’équipe du Plastic Odyssey, à Dunkerque, dans le Nord. Le navire, spécialisé dans le recyclage des déchets plastiques récupérés dans les ports, a quitté sa cale sèche, mardi, pour être remis à flot. Il doit appareiller, en juin, pour un tour du monde de trois ans, composé de trente escales: Dakar (Sénégal), Tunis (Tunisie) Bélem (Brésil), Lima (Pérou), Nha-Trang (Vietnam), Phuket (Thaïlande), etc.

Autant de zones particulièrement sensibles à la pollution des mers en plastique. Car le Plastic Odyssey est un véritable laboratoire flottant qui «vise à démocratiser les solutions de recyclage avec des process simples, peu coûteux et facilement reproductibles», explique Simon Bernard, le jeune cofondateur de 29 ans, de l’exploration Plastic Odyssey.

A bord du bateau, une dizaine de machines embarquées (trieur, broyeur, extrudeuse, presse hydraulique) sont open source, c’est-à-dire sans brevet, et permettent de transformer les déchets plastiques en tuyaux, tuiles, briques ou encore en carburant.

«Nous avions le projet bien en tête, en maquette sur informatique, mais là, ça devient de plus en plus réaliste. Et plusieurs membres de notre équipe n’avaient pas encore vu le bateau: désormais, c’est très concret», s’émeut Simon Bernard qui retrouve le navire après six mois de travaux à Dunkerque.

- Le «Wikipedia du plastique»

Lors des escales, grand public comme entrepreneurs pourront tester des process sur les machines avant de les développer à terre, en créant pourquoi pas de micro-usines de recyclage. Plastic Odyssey a ainsi pour ambition de lutter contre la pollution à la source en générant des possibilités d’emplois. Il faut savoir que, chaque minute, une vingtaine de tonnes de plastiques sont déversées dans les océans de la planète.

«L’idée est de planter une graine localement à chaque fois. Ces machines, peu chères – quelques milliers à dizaines de milliers d’euros – sont très simples à fabriquer. Nous souhaitons devenir, en quelque sorte, le Wikipedia du plastique», souligne Simon Bernard.

Aujourd’hui, les travaux de chaudronnerie, peintures, tôlerie, mécanique, réalisés par le chantier naval Damen, sont finis. Le Plastic Odyssey s’est même vu ajouter un pont arrière permettant de protéger les futures machines de recyclage.

- Visible en juin à Dunkerque

Il reste néanmoins encore un peu de travail pour préparer cet ancien navire de recherche océanographique, capable d’embarquer 21 personnes. Notamment avec l’arrivée prochaine des fameuses machines, encore à Marseille, siège de la société Simon Bernard.

La transformation du bateau en ambassadeur du recyclage du plastique est évaluée à un million d’euros contre huit millions pour l’ensemble du projet. Avis aux investisseurs: il manque encore 1,5 à 2 millions avant le grand départ prévu en juin.


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La première escale sera à… Dunkerque, dans un bassin accessible au grand public afin que les Nordistes puissent découvrir, de leurs propres yeux, ce navire qui veut faire date dans la lutte contre la pollution plastique.



Photo: Le Plastic Odyssey avec sa peinture flambant neuve, mardi 9 mars à Dunkerque. — Nicolas Montard

Voir l'article dans son intégralité avec plus de données: https://www.20minutes.fr/planete/2996035-20210314-nord-navire-plastic-odyssey-micro-usine-recycle-plastique

Nicolas Montard