Dans le Maine-et-Loire, la FDSEA pilote une opération de collecte des vieux pneus agricoles. Les 2.000 tonnes de gomme récupérées serviront de combustible dans les cimenteries.
Le gisement est énorme. À l’échelle de la France, selon des estimations approximatives, 800.000 tonnes de vieux pneus usés traîneraient dans les cours de ferme. Pendant des décennies, les élevages ont récupéré les vieux pneus des garagistes pour lester les ensilages de maïs ou d’herbe. La réglementation interdit, depuis 2015, cette forme de recyclage des pneumatiques usagés. Et impose le traitement de ces déchets dans une filière agréée.
D’où, en 2019, la création, par les fabricants de pneumatiques, de l’association nationale Ensivalor, pour traiter annuellement 15.000 tonnes de pneus d’ensilage par an. Les FDSEA organisent, depuis, des opérations de collecte pour débarrasser les exploitations de ces encombrants.
- Six dépôts mis à disposition
Dans le Maine-et-Loire, la FDSEA 49 s’est fixée pour objectif de ramasser 2.000 tonnes de pneus d’ensilage, sur le premier trimestre 2021.
Après s’être inscrits, les agriculteurs, respectant un planning précis, bennent leur cargaison dans l’un des six dépôts mis à leur disposition par la coopérative Terrena. En passe de s’installer sur la ferme familiale à Valanjou, Alexis Quignon est venu décharger une pleine remorque sur la plateforme Terrena, à Vihiers.
- Un coût de 80 € la tonne pour l’agriculteur
Dans cet élevage laitier, les vieux pneus sont devenus indésirables: «Avec les intempéries, avec le soleil, les vieux pneus se dégradent et présentent le risque de laisser filer de la ferraille dans le fourrage, ce qui peut nuire gravement à la santé des vaches.»
Et puis, des alternatives existent: des boudins remplis de gravier posés sur les bâches recouvrant l’ensilage. L’opération groupée permet de réduire la facture. «Il en coûtera à l’éleveur 80 € HT par tonne de pneus enlevés et traités, au lieu de 300 à 450 €», chiffrent Jean-Paul Piet et François Girard, de la FDSEA 49.
- Des pneus transformés en granulés
Remplis par un chargeur télescopique, des poids lourds convoient les pneus vers l’usine Aliapur à Reignac-sur-Indre, près de Tours. Les vieux pneus sont transformés en granulés utilisés comme combustible dans les cimenteries. La très haute température et le temps de combustion garantissent la calcination complète du pneu, «sans danger et sans déchet ultime», selon les cimentiers.
Photo: Opération collecte de vieux pneus agricoles organisée par la FDSEA 49, dans un dépôt de la coopérative Terrena, à Viliers (Maine et Loire). Ouest-France
Ouest-France Xavier BONNARDEL.
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Posté Le : 19/01/2021
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Ouest-France Xavier BONNARDEL. - Publié le 18/01/2021
Source : https://www.ouest-france.fr/