Planète (Europe/Asie) - Russie: Des ours de Sibérie tardent à hiberner et déambulent «à moitié endormis», perturbés par les températures

CHALEUR: Le phénomène a été observé alors que les températures sont anormalement élevées dans le secteur

Petit ours brun a du mal à dormir. En Sibérie (Russie), plus précisément dans la région du fleuve Amour, dans l’Extrême-Orient russe, tout près de la Chine, des ours bruns mâles n’ont pas pu entamer leur hibernation à temps, rapporte The Moscow Times. Ils ont été vus en train d’errer dans un état second encore un mois après le moment habituel où ils s’endorment. Une situation liée aux températures élevées, qui pourrait également être un jour observée dans les Pyrénées, explique France 3 Occitanie ce vendredi.

- Des records de température

«Dans certaines régions, des ours à moitié endormis se promènent encore autour de leurs tanières», avait raconté le Département pour la protection de la faune de la région de l’Amour dans une publication Telegram du 21 novembre 2023. Habituellement, après avoir accumulé des réserves de graisse pour tout l’hiver, les ours bruns de la région entrent en hibernation vers la fin du mois d’octobre. Mais cette zone a connu des températures records en octobre et novembre 2023, conséquence du réchauffement climatique.

Les perturbations engendrées par le phénomène auraient à leur tour entraîné ces retards d’hibernation. Ici, ce sont principalement les mâles qui sont concernés, les femelles et leurs oursons se rendant dans leur tanière «strictement dans les délais prévus», ont précisé les autorités locales en charge de la faune et de la flore. En Alaska (États-Unis), les grizzlis du parc Yellowstone avaient déjà été réveillés plusieurs semaines trop tôt en 2015 en raison de températures plus élevées que la moyenne.

- Quels risques pour l’ours pyrénéen?

Reste à déterminer si une telle situation pourrait arriver avec les ours des Pyrénées. «On ne peut pas écarter cette hypothèse, mais ce n’est pas encore le cas», a analysé Patrick Leyrissoux, de l’association Férus. Cet expert a commencé par rappeler que les hivers des Pyrénées et de Sibérie ne sont pas comparables, le premier étant bien plus court que le second, ce qui entraîne des périodes d’hibernation plus brèves.

L’ours des Pyrénées ne peut pas être perturbé de la même manière par le réchauffement climatique car il hiberne moins longtemps que ses congénères. «La disparition de certains végétaux et plantes et des températures plus chaudes pourraient […] inciter les ours pyrénéens à moins hiberner», a néanmoins estimé Patrick Leyrissoux.





Photo: Seuls des ours bruns mâles sont touchés par ce retard d'entrée en hibernation. — Olivier Joly - Sipa

20 Minutes avec agence