Partout dans le monde la crise des déchets fait rage. Les sociétés tentent de trouver des compromis afin d'alléger les paysages urbains et de limiter la taille des décharges. Ce n'est pourtant pas le problème de tout le monde. En effet, Oslo, capitale de la Norvège est en manque de déchets et compte en importer d'autres pays.
C'est une situation pour le moins étrange et ironique. A l'heure ou le monde entier tente de se débarrasser de ses déchets, ou encore de trouver des solutions quant à l'installation de décharges publiques, il semblerait que ce ne soit pas le cas de tout le monde. La Norvège est aujourd'hui obligée d'importer des déchets de l'étranger car celle-ci en manque cruellement.
En effet, le pays a depuis quelques années développé un système de centrale de cogénération qui produit simultanément deux énergies différentes en utilisant des déchets. En l'occurrence, il s'agit pour le cas d'Oslo d'électricité et de chaleur. Mais la capitale n'a aujourd'hui plus assez de déchets pour les faire fonctionner comme faire fonctionner son système comme elle le voudrait.
Un appel aux déchets
Devant cette absence de déchets, la capitale est aujourd'hui obligée d'en faire importer de l'étranger, à la grande joie de nombreux pays. En 2010, le gouvernement norvégien avait ainsi proposé à la ville de Naples dans le sud de l'Italie de la soulager d'une bonne partie de ses déchets. La crise des détritus s'était effectivement emparée de la ville qui enregistrait 1.400 tonnes de déchets à recycler par jour. Cependant, l'affaire n'a jamais abouti, de peur que l'argent récolté par le gouvernement italien aille directement dans des poches mafieuses. Aussi, la Norvège importe de nos jours des ordures venant du Royaume-Uni (où elles auraient autrement fini dans des décharges à ciel ouvert) ou de la Suède.
Comportement écologiste
La situation est devenue ce qu'elle est grâce au comportement plus qu'écologique de la Norvège qui a récolté la palme du pays le plus soucieux de l'environnement, selon un indice annuel édité en 2007 par le Centre pour le Développement Mondial à Washington (prenant notamment en compte les émissions de gaz). Les habitants d'Oslo (moins de 650.000 lorsque Paris en enregistre plus de 2 millions) sont habitués pour la plupart à recycler de manière régulière. Les structures de la villes sont chauffées et approvisionnées en électricité par cette méthode de combustion des déchets. Aussi, il y a un véritable enjeu financier dans la gestion des ordures.
"Il y a une pression pour produire toujours plus de déchets" explique Lars Haltbrekken, président du plus ancien groupe de protection de l'environnement. Mais la Norvège ne produirait que 150 millions de tonnes de déchets par an ce qui est peu en regard de leur besoin en énergie.
Des bus norvégiens qui circuleront bientôt au biogaz
Le marché européen des déchets est donc en pleine expansion. Et pour le moment, seuls les pays nordiques tirent leur épingle du jeu lorsque d'autres pays se battent contre l'implantation de décharges publiques à ciel ouvert, dégageant du méthane et d'autres substances encore favorisant l'effet de serre. La Norvège elle, poursuit son chemin.
Il a ainsi développé cette année un processus de méthanisation (méthode naturelle de dégradation de matière organique sans oxygène) des ordures, qui produira du carburant Biogaz (neutre en CO2) et qui permettra ainsi de faire fonctionner 135 bus dans la ville d'Oslo.
Camille Carlier
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Posté Le : 09/07/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo et texte: Camille Carlier du lundi 8 juillet 2013
Source : maxisciences.com