Planète (Egypte/Afrique-Football) - Lourdement corrigé au Caire par le Ahly d'Égypte: L’Aigle noir tombe de très haut !

L’ES Sétif a bouclé la première manche de sa demi-finale africaine dans les mêmes conditions que celles qui l’ont vu lancer cette nouvelle aventure en Gambie, en septembre dernier. Une lourde défaite qui, cette fois, ne semble pas surmontable du fait que l’adversaire, le Ahly du Caire, est d’un autre calibre que le FC Fortune.

L’écart de niveau ne semblait pourtant, pas le plus grand souci des Sétifiens à l’abordage de ce rendez-vous contre les égyptiens. Les deux équipes n’ont, certes, pas le même vécu sur le plan international mais actuellement, leur état de forme est presque identique. La formation de Pitso Mosimane enchaîne difficilement ses confrontations dans le championnat domestique où le rival du Zamalek mène la danse à la mi-saison. Après une défaite face au Masry, les Ahlaouis ont enregistré deux nuls consécutifs face à Al-Geish (0-0) et Ceramica Cleopatra (1-1). C’est pratiquement le parcours suivi par l’Aigle noir ces dernières semaines en dépit de quelques bonnes notes dont cette victoire aisée ramenée de Médéa, l’autre vendredi.

Mais, samedi soir au stade Al-Salam, quelque chose semble s’être produite. Les joueurs de Darko Novic ont tenu trente minutes puis ont abandonné le combat. Pas pour un problème de fraîcheur physique, les camarades de Ziti ont montré qu’ils étaient présents dans la plupart des duels mais plutôt au niveau de la concentration.

Les quatre buts encaissés pouvaient être évités avec un minimum de présence mentale. C’est vrai aussi que l’exclusion de Karaoui a influé négativement sur la production d’ensemble de l’équipe sétifienne, mais dans l’ensemble, le bloc mis sur pied par le staff de l’Aigle noir a tenu le coup pendant une vingtaine de minutes après la sortie du numéro 14 de l’ESS. Probablement que le remplacement de l’attaquant Benayad par Motrani intervenu juste après le second but égyptien n’était pas le meilleur changement à faire. L’entraîneur serbe pouvait être mieux inspiré en intégrant un joueur dont le profil se rapproche de celui de Karaoui au lieu d’opter pour un changement poste pour poste. Ce sont ce genre de détails qui ont précipité l’effondrement du système ententiste dans lequel le gardien Khedaïria n’a pas eu le même rayonnement que lors des précédentes sorties face au Raja puis l’ES Tunis.

Tout comme il faudrait admettre que la prestance des éléments chevronnés de l’équipe algérienne n’était pas du même acabit qu’elle ne l’était à Tunis face aux Tunisois. Djabou, Djahnit et autres Ziti et Belkaroui ont paru hors combat, laissant leurs camarades batailler face à l’ogre égyptien.

Faut-il enfin oublier de souligner que contrairement à Mosimane qui disposait d’un banc assez fourni, celui dirigé par Novic semblait dépeuplé, particulièrement au niveau de l’entrejeu où seuls Farhi et Nemdil font office de potentiels renforts d’un compartiment où les titulaires semblent indéboulonnables. En ce sens que depuis l’entame de cet exercice, les Karaoui, Djahnit et autre Kendouci ont livré la plupart des matchs de l’équipe, ne laissant que de bribes de minutes aux autres éléments de la ligne médiane. Une situation qui a mis à mal le principal segment de la formation d’Aïn Fouara qui, la saison dernière, pouvait compter sur un nombre plus important d’hommes de milieu (Merbah, Nemdil, Laouafi, etc.).

- Novic rend déjà les armes

La lourde défaite consommée, sous les yeux d’un Djamel Belmadi surpris mais qui a avoué que l’ES Sétif est tombée sur un os, le club algérien peut-il espérer une remontada dans moins d’une semaine lors du second acte prévu au stade du 5-Juillet à Alger? Difficile d’accéder à ce «rêve» même si le football n’a jamais été une science exacte. Face à un ensemble égyptien qui a accompli le plus clair de son parcours africain en réalisant l’essentiel loin de ses bases, la mission de Ferhani et compagnie paraît insurmontable, voire impossible.

C’est en tout cas l’avis de l’entraîneur serbe Darko Novic qui s’exprimait en fin de match la mine défaite. «C’est difficile de remonter un tel score car l’adversaire a des armes à faire valoir et une grande expérience dans cette épreuve», a-t-il confié devant la presse en fin de match.

Son homologue du Ahly, le Sud-Africain Pitso Mosimane, est par contre «moins certain» que l’issue de la rencontre «est bouclée». «Nous savons bien que la qualification ne sera effective qu’à la fin de la seconde manche. Le score d’aujourd’hui paraît avantageux mais combien de fois nous avons assisté à des scénarios incroyables après que des équipes eurent mené largement pour enfin subir le même sort au retour. Non, on doit rester sérieux et concentrés car la qualification se jouera là-bas en Algérie», a-t-il affirmé en avouant que «l’équipe algérienne ne va pas nous faciliter la tâche au retour».

Cela doit inspirer davantage l’équipe algérienne qui sait, désormais, que les égyptiens ne viendront pas en Algérie pour faire du tourisme. Une équipe du Ahly qui reste sur une série positive dans la compétition africaine, sa dernière déconvenue remontant au 12 mars dernier face aux Sud-Africains de Sundowns, adversaire qui aujourd’hui n’est plus en course pour la conquête du titre continental pour lequel l’équipe de Mahmoud Al-Khatib, déjà détentrice de dix trophées, tentera la passe de trois.


Mohamed Bouchama