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Planète - Des experts de Harvard montrent qu'il faut "investir dans la nature" pour enrayer les futures pandémies



Planète - Des experts de Harvard montrent qu'il faut


En vue du prochain sommet du G20 et de la future COP26, Harvard a lancé ce 17 août un groupe de travail scientifique international pour stopper net les pandémies à la source.

Ce que les Etats dépensent à l'échelle mondiale pour se dépêtrer de la crise du Covid-19? Ça se compte en milliers de milliards de dollars. Un rapport dévoilé le 17 août par le Harvard Chan C-CHANGE, Centre pour le climat, la santé et l'environnement mondial rattaché à la prestigieuse université, estime que les coûts de prévention de la prochaine pandémie - en empêchant la déforestation et en réglementant le commerce des espèces sauvages - ne représenteraient "que" 22 milliards de dollars par an, soit quelque 2 % des coûts engendrés par la situation sanitaire actuelle.

A la tête du Harvard Chan C-CHANGE, le Dr Aaron Bernstein a profité de ce rapport pour annoncer la création d'un groupe d'experts du monde entier pour identifier les moyens les plus efficaces d'empêcher l'émergence de nouvelles maladies infectieuses avant qu'elles ne se déclarent.

- "One Health": une seule santé, humaine et animale

"Tout débat sur la préparation aux prochaines pandémies doit inclure la manière de les prévenir à la source, a-t-il déclaré. Le discours actuel sur la prévention est fortement axé sur la préparation du système de santé, le confinement et les vaccinations. Cela suppose que le mieux que nous puissions faire est d'empêcher une maladie de se propager une fois qu'elle a émergé, mais les preuves montrent que nos meilleures formes de prévention empêchent ces virus de se répandre chez les humains en premier lieu."

S'inscrivant dans l'initiative mondiale "One Health" ("une seule santé", humaine et animale, soutenue, entre autres, par l'OMS), ce groupe de travail sera également chargé d'identifier nos lacunes sur la transmission des maladies de l'animal à l'homme, notamment en poursuivant les recherches de nouveaux virus dans la faune sauvage et en mettant en lumière les risques liés à la déforestation, au commerce des espèces sauvages et à l'élevage. Pour rappel, au moins 60% des maladies humaines infectieuses ont une origine animale, d'après l'Anses.

A l'occasion du sommet du G20 fin octobre à Rome et de la COP26 en novembre à Glasgow (26e conférence de l'ONU sur le climat), lorsque les dirigeants du monde entier se réuniront pour discuter de comment face à la crise climatique et se préparer aux prochaines maladies, les conclusions du groupe de travail piloté par Harvard seront traduites en recommandations de politique internationale. Elles pourront être utilisées pour nourrir les discussions sur la manière dont les décideurs mondiaux pourraient non seulement contenir les futures pandémies, mais aussi les empêcher d'apparaître.


Photo: Déboisement pour une mine de charbon, forêt du Kalimantan central, foyer de biodiversité, 2013. © Andrew Taylor/WDM via Flickr

LÉIA SANTACROCE


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