Les journalistes, les éditeurs et leurs organisations professionnelles, venus de trente pays de la Méditerranée, d’Europe et d’Afrique, rassemblés lors de la première édition des Assises internationales du journalisme de Tunis, lancent un appel solennel aux dirigeants politiques, aux responsables économiques, aux représentants des syndicats, des associations et à la société civile pour que la liberté d’expression et la liberté de la presse soient défendues dans leurs pays comme un bien fragile et précieux.
Le droit de chaque citoyen à une information de qualité est un droit fondamental, comme celui de boire une eau saine, de respirer un air non pollué. Les Etats doivent garantir le libre accès aux informations et données publiques. Ils se félicitent en ce sens de la démarche initiée par RSF pour que la communauté des Etats s’engage à considérer la liberté d’expression comme un «bien commun» de l’humanité.
Cela passe par la reconnaissance dans tous les pays d’un véritable statut pour les journalistes ; d’un statut qui permette d’exercer notre métier librement et dignement. D’un soutien puissant aux écoles de journalisme pour qu’elles dispensent une formation de qualité tout au long de la vie.
De la création de structures d’autorégulations qui garantissent l’indépendance des médias publics et privés, le respect des bonnes pratiques, une éthique et une déontologie au service des citoyens. Ils appellent les responsables de leurs pays enfin de mettre en place des politiques ambitieuses d’éducation à l’information. Bien s’informer, cela s’apprend. Le journalisme n’a de sens que s’il est au service du citoyen. Les journalistes peuvent être critiqués, comme tous ceux qui ont le privilège d’intervenir dans le débat public. Cette critique est même nécessaire.
Mais aucun journaliste ne peut être inquiété, menacé, censuré, emprisonné, assassiné au seul titre qu’il est journaliste ! Il faut stopper les discours de haine contre les journalistes qui se propagent sur les deux rives de la Méditerranée. Ils salissent leurs auteurs. Ils abîment nos pays. L’assassinat innommable de Jamal Khashoggi dans un consulat, tout comme les meurtres de journalistes par des Etats, des mouvements terroristes ou mafieux ne peuvent rester impunis. Les réels responsables de ces crimes doivent être jugés et justement condamnés.
Les arrestations arbitraires, les menaces qui ne cessent de se multiplier dans de trop nombreux pays doivent cesser. Les enquêtes sur la disparition de journalistes, comme celle sur nos deux confrères tunisiens Sofiene Chourabi et Nadir Ktari – dont nous sommes sans nouvelles depuis le 8 septembre 2014 – doivent reprendre sans délai jusqu’à l’obtention de la vérité.
Les journalistes, les éditeurs et les citoyens rassemblés lors de la première édition des Assises internationales du journalisme de Tunis, en partenariat avec les Assises internationales du journalisme de Tours sur la rive nord de la Méditerranée, s’engagent à poursuivre leurs échanges pour mettre en œuvre cet appel.
Ils se donnent rendez-vous en octobre 2020 pour la deuxième édition des Assises internationales du journalisme de Tunis, en lien avec la 49e édition des Assises de l’Union de la presse francophone et toutes les organisations professionnelles tunisiennes.
Tunis, le 17 novembre 2018
Photo: Organisées pour la première fois à Tunis par l’association Journalisme et citoyenneté, présidée par Jérôme Bouvier, les Assises du journalisme de Tunis ont rassemblé 600 participants. / FETHI BELAID/AFP
je voulais fait echanger avec vous
Djiwa alassane - informaticien - djougou, Algérie
11/02/2019 - 396576
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 20/11/2018
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Déclaration: Appel des assises internationales du journalisme de Tunis du 17 novembre 2018
Source : elwatan.com du mardi 20 novembre 2018