En marge du Salon de la pharmacie et de la parapharmacie, Farid Yaker, expert à l’ONU, chargé de la division technologie, industrie et économie, a animé une conférence sur l’impact de l’industrie pharmaceutique sur l’environnement.
Des enquêtes menées dans plusieurs pays d’Europe et aux Etats-Unis ont révélé que des substances médicamenteuses ont été retrouvées dans des cours d’eau. Elles sont certes en faible quantité, mais elles peuvent être source de problèmes de santé publique à long terme, a averti l’expert onusien en se basant sur les conclusions de ces études.
Pour M. Yaker, la situation est plus inquiétante dans les pays en voie de développement. Il cite entre autres l’Inde où l’industrie pharmaceutique a pris des proportions importantes (fabrication de génériques), enregistrant des taux de pollution importants de l’eau.
«Dans ces eaux des quantités importantes de substances médicamenteuses ont été retrouvées. Il y avait de quoi traiter 90.000 personnes avec un antibiotique puissant», a-t-il signalé.
L’impact de ces substances pharmaceutiques, notamment les déchets déversés dans les cours d’eau, est également important sur les écosystèmes. M. Yaker révèle ainsi que des perturbations endocriniennes chez les poissons des eaux proches des sites industriels, ont été constatées, notamment une forte féminisation.
«Ces poissons ont donc exposés été à des hormones féminines. L’impact sur l’écosystème est donc révélé à court terme. Ce qui a suscité des interrogations sur l’impact sur la santé humaine», a précisé le conférencier.
Mais le risque reste encore faible, selon l’OMS.
M. Yaker a insisté, par ailleurs, sur le principe de précaution adopté par des pays européens, tels que la Suède, afin d’éviter les problèmes potentiels de pollution. Il a évoqué alors le rôle des entreprises pharmaceutiques dans la présence de médicaments dans l’environnement. Cela revient, selon lui, à appliquer vigoureusement la réglementation. Et les entreprises doivent veiller à une bonne gestion de l’impact environnemental tout au long du cycle de vie du médicament.
M. Yaker met en exergue l’expérience du laboratoire français Sanofi dans le traitement des déchets pour atténuer ce problème et éviter d’autres problèmes potentiels de pollution. Et d’indiquer qu’il s’est référé aux directives européennes.
Pour ce qui est de la destruction des médicaments, l’expert onusien affirme que du point de vue environnemental, la meilleure solution est l’incinération dans un four à haute température spécialement construit, doté d’un système satisfaisant d’épuration des gaz de combustion.
Mais, a-t-il encore souligné, ce n’est pas la seule solution.
Djamila Kourta
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Posté Le : 21/02/2016
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Djamila Kourta
Source : elwatan.com du dimanche 21 février 2016