Un accord a minima a été conclu dans la douleur, à Durban (Afrique du Sud).
Les délégués de 194 nations participant à la conférence de l’ONU sur le climat se sont entendus, dans la nuit de samedi à dimanche, pour commencer l’année prochaine des négociations sur un nouveau traité contraignant légalement les pays à mettre en œuvre de nouveaux engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Ce nouveau protocole, destiné à succéder à celui de Kyoto, entrerait en vigueur au plus tard en 2020. Cette prolongation était une revendication forte des pays en développement, qui rappellent inlassablement que le Nord a une responsabilité «historique» dans l’accumulation de CO2 dans l’atmosphère.
L’accord de Durban n’oblige pas explicitement à respecter leurs objectifs, même si la plupart des pays émergents se sont engagés volontairement à limiter la croissance de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES).
Actuellement, seuls les pays industriels qui ont ratifié Kyoto sont légalement engagés à limiter leurs émissions dans le cadre du protocole signé en 1997. Ces engagements expirent l’année prochaine, mais dans l’attente d’un nouveau traité, ils seront prolongés pendant au moins de cinq ans à compter du 1er janvier 2013, dans le cadre de l’accord signé hier sur la lutte contre le réchauffement de la planète.
Cette rencontre, selon les experts, est intervenue dans un contexte particulièrement défavorable, avec une Administration américaine bloquée par un Congrès hostile, une Europe polarisée sur la question de la dette et la fragilisation de l’euro. D’où l’absence de leadership sur la question du climat.
Un tel leadership viendra peut-être à l’avenir des BRICS (Brésil, Inde, Chine Afrique du Sud).
Cette conférence n’est pas pour autant inutile. Elle doit concrétiser les acquis de celle de Cancun, en décembre 2010 : la nécessité d’un «changement de paradigme» de la négociation, ne plus se focaliser sur la répartition plus ou moins équitable d’un budget d’émission donné, considérer qu’une lutte ambitieuse de prévention du changement climatique constitue un point d’appui pour garantir un développement soutenable.
L`Union européenne s’engage ainsi à réduire sans condition ses émissions de 20% en 2020, tout en défendant, par ailleurs, au regard qu’elle ne participe qu`à concurrence de 16% des émissions mondiales, de la nécessité de mettre en œuvre, dans un cadre multilatéral, un régime global incluant les grands émetteurs de gaz à effet de serre non membres du Protocole de Kyoto.
Cherif Rahmani, ministre de l’Aménagement du territoire et de l`Environnement, a participé à cet événement planétaire et a eu des discussions avec plusieurs responsables pour exprimer la position de l’Algérie, mais aussi de la majorité des pays africains.
La conférence de Durban, qui s’est achevée avec 36 heures de retard, restera dans l’histoire des négociations climatiques, pourtant habituées à jouer les prolongations, comme un record absolu.
Kamel Benelkadi
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Posté Le : 13/12/2011
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Kamel Benelkadi
Source : El Watan.com du lundi 12 décembre 2011