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Planète (Communauté europèenne/Europe) - Avec le réchauffement climatique, les Canadair reviennent au premier plan



Planète  (Communauté europèenne/Europe) - Avec le réchauffement climatique, les Canadair reviennent au premier plan


Enterré en 2015 par Bombardier, le célèbre avion amphibie revient dans une nouvelle version DHC-515. Le français Hynaero lance de son côté le Frégate-F100.

La Commission européenne a annoncé mardi 13 août le lancement de la production de douze avions amphibies de lutte contre les incendies, commandés par Bruxelles pour équiper la flotte du programme rescEU. L'objectif est de disposer d'appareils dédiés au renfort des pays touchés par des incendies monstres, plutôt que de dépendre des moyens disponibles dans chaque État membre pour déclencher le mécanisme de solidarité lors d'une catastrophe. Afin de limiter les coûts, les avions de rescEU seront hébergés sur des bases existantes en Croatie, en France, en Grèce, en Italie, au Portugal et en Espagne.

Ces appareils ne sont plus nommés Canadair, car ils ne sont plus fabriqués par Bombardier, l'industriel historique. Ce dernier a fait un pari incompréhensible: en 2015, alors que le réchauffement climatique était dans tous les esprits et que le Giec prévoyait déjà une augmentation majeure du nombre et de l'intensité des catastrophes naturelles dont les méga-incendies, Bombardier a estimé que le marché des Canadair était saturé et a définitivement stoppé la production. Avant de revendre ses brevets.

- Un nouvel avion français vers 2030

Prudent, le nouveau propriétaire, De Havilland Canada (DHC), a attendu sept longues années d'avoir assez de précommandes pour lancer en 2022 les premières étapes industrielles de son DHC-515, le nouveau bombardier d'eau dont l'UE et ses États membres ont commandé 22 exemplaires (2 pour la France). Les premières livraisons sont attendues en 2027, et permettront de renouveler une flotte vieillissante, y compris en France. Mais le successeur du Canadair n'apportera pas le saut technologique tant attendu par les pilotes.

. À lire aussi: Incendies en Grèce : comment l'Europe déploie ses moyens (A lire sur site ci-dessous)

«Nous avons mis à jour les systèmes de l'avion, notamment le cockpit», nous expliquait l'année dernière Jean-Philippe Côté, vice-président chargé des programmes chez De Havilland Canada. «Mais, après presque une décennie sans production, le défi pour nous est d'abord de retrouver des fournisseurs et de sécuriser la chaîne logistique», ajoutait-il. En résumé, pas de grosse évolution depuis le Canadair, dont la première version CL-215 avait effectué son premier vol en 1967. La version intermédiaire, le CL-415 développé dans les années 1990, n'était déjà qu'une modeste évolution de son prédécesseur.

Face à cette nouvelle version décevante du Canadair, David Pincet, ancien commandant des avions de la Sécurité civile, a cofondé une start-up afin de développer un avion bombardier d'eau totalement nouveau. Le Frégate-F100 d'Hynaero, attendu en 2030, est doté de commandes de vol électriques, capable d'emporter 10 tonnes d'eau au lieu de 6 et d'atteindre une vitesse de croisière de 460 km/h au lieu de 330.

Le Frégate-F100 devrait coûter 70 millions d'euros, contre 60 millions pour le DHC-515. Un avion amphibie bombardier d'eau a ainsi un prix unitaire proche de celui d'un avion de chasse Rafale. Le marché intéresse logiquement d'autres constructeurs et des projets commencent à émerger. En Floride, le constructeur du Catalina, hydravion emblématique de la Seconde Guerre mondiale, veut faire renaître l'avion en version bombardier d'eau. En Europe, les Belges de Roadfour préparent le Seagle et les Italiens de WF-X le Waterfall.





Photo: Vue d'artiste du nouveau DHC-515, commandé notamment par l'UE et certains États membres, dont la France. © DHC

Pour accéder à cet article pour plus d'informations: https://www.lepoint.fr/environnement/le-role-important-des-canadair-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique-16-08-2024-2568037_1927.php

Par Guerric Poncet


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