Algérie

Planète - Comment reconnaître une méduse d'un sac de plastique ?



Planète - Comment reconnaître une méduse d'un sac de plastique ?
SERIE DE L'ETE - Dernier volet de la série, pour ceux qui ont vraiment du mal avec la nature. Et pour les tortues...

Parasol, crème solaire, tongs, maillot de bain, vous êtes parés pour la plage. Mais votre premier bain de mer tourne au drame: des méduses flottent à la surface de l’eau. A y regarder de plus près, ce ne sont peut-être que des déchets plastique flottants… Les tortues, gourmandes de méduses, s’y trompent souvent au péril de leur vie. Quant aux estivants affolés par les méduses, ils devraient plutôt s’inquiéter de l’avenir de leurs sacs de courses.

Pelagia, Aurelia et polyéthylène

Les deux espèces de méduses les plus présentes sur les côtes françaises sont Pelagia noctiluca en Méditerranée et Aurelia aurita dans l’Atlantique. Pelagia est petite, de 5 à 8cm de diamètre, mais bien plus urticante que sa grande cousine de l’Atlantique, qui mesure en moyenne 25cm de diamètre et a des tentacules plus petits proportionnellement à sa taille. C’est ce qui la rend peu piquante.

«Les Aurelia sont reconnaissables à leurs quatre tâches au sommet de leur coupole, comme des yeux d’un centimètre de diamètre, explique Lars Stemmann, responsable du cabinet d’observation du zooplancton à l’Observatoire océanologique de Villefranche-sur-Mer, à 20 Minutes. Ces 'yeux' sont en fait leurs organes reproducteurs.» Pelagea, elle, se fait appeler «la violette» car ses organes de reproduction peuvent lui donner cette teinte.

Le sac plastique, lui, se reproduit très vite malgré son absence d’organes sexuels: environ 500 sacs sont distribués chaque seconde en France, soit 17 milliards par an. 150 millions d’entre eux environ se retrouvent sur les plages françaises. Sa couleur caractéristique: le blanc, mais bien souvent on peut le voir orné du logo du magasin dont il vient. Souvent fabriqué en polyéthylène, il ne pèse que 6 grammes en moyenne et s’envole très facilement...

Les points communs : portés par les courants, ils se retrouvent gisant sur la plage

Pelagea mange du zooplancton qu’elle va chercher à la surface de l’eau pendant la nuit. C’est à ce moment là que le vent peut la rabattre près des côtes. Même phénomène pour le sac plastique: jeté dans la mer par le vent ou par des estivants insouciants, il se laisse flotter au gré des courants et revient bien souvent vers la plage.

Pour se nourrir, Pelagea est équipée de tentacules sur lesquels se trouvent des petits «harpons»: «Lorsque quelque chose frôle le tentacule, le harpon est projeté et le venin injecté immobilise la proie pour que la méduse puisse la ramener facilement à sa bouche», poursuit Lars Stemmann.

Si vous observez de grosses méduses Aurelia mortes sur les plages de l’Atlantique, vous avez le droit de toucher, elles ne piquent pas. En revanche, méfiance en Méditerranée: «Les cellules urticantes peuvent encore être actives pendant deux jours environ après la mort», prévient Lars Stemmann. Le sac plastique, lui, a une vie très courte, en moyenne 20 minutes, mais met près de 400 ans à se décomposer dans la nature.

Que faire en cas de rencontre?

Si vous touchez une méduse, elle vous envoie ses petits «harpons» sur la peau. C’est en explosant que ces cellules deviennent urticantes, or elles n’éclatent pas toutes en même temps: il faut donc absolument éviter de faire exploser celles qui n’ont pas encore craché leur venin. Conseils du spécialiste: «Il faut les enlever en passant du sable sur la peau ou en rinçant à l’eau de mer, mais il ne faut surtout pas mettre d’eau douce ou d’urine, cela risquerait de faire éclater les cellules urticantes.»

Si vous croisez un sac plastique sur la plage, n’hésitez pas à le ramasser et à le mettre dans une vraie poubelle: même s’il n’est pas recyclé, il vaut toujours mieux le tenir à l’écart des tortues et autres animaux marins qui risquent de s’étouffer dedans ou de le confondre avec de la nourriture.

* Photo : A gauche, un plongeur nettoie la côte libanaise des sacs plastique. A droite, une méduse en Méditerranée. - SROLD/REUTERS ET SIPA

Audrey Chauvet


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