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Planète - Comment les projets routiers menacent les grands prédateurs du monde entier



Planète - Comment les projets routiers menacent les grands prédateurs du monde entier


Selon une étude menée par des chercheurs européens, l'expansion du réseau routier à travers la planète menace la survie à long terme des grands prédateurs.

Les temps sont durs pour les grands prédateurs. Chassés tout au long du XXe siècle, les ours et autres tigres sont maintenant menacés par l'expansion du réseau routier, qui réduit leur habitat et facilite le braconnage. C'est en tout cas le résultat d'une étude menée par plusieurs chercheurs européens et parue dans la revue scientifique Nature. Ainsi, dans un article paru dans The Conversation le 5 décembre, Freddie-Jeanne Richard, l'une des chercheuses impliquées dans l'étude, explique en détail les résultats de l'enquête et ses implications pour la survie à long terme des grands prédateurs.

Les scientifiques ont examiné "l’impact des routes sur 36 espèces de grands prédateurs en fonction de leur risque d’exposition et de leur vulnérabilité". Ainsi, l'étude s'est focalisée sur les mammifères terrestres non herbivores "dont la masse corporelle moyenne est supérieure à 13 kg, ou des espèces sous ce seuil, mais qui sont les principaux prédateurs de leurs écosystèmes".

D'emblée, la chercheuse souligne que "la fragmentation ou la perte de leur habitat, la réduction de la connectivité génétique causée par les barrières physiques et l’augmentation du braconnage facilitée par l’accès à l’habitat faunique représentent les plus grandes menaces routières pour les grands prédateurs".

- Des collisions qui se multiplient

Selon l'étude, les grands prédateurs, tels que les lynx se révèlent être particulièrement vulnérables "aux collisions avec des véhicules, en raison de leur vaste domaine vital qui nécessite des déplacements sur les routes et de la petite taille de la population de l’espèce". La réduction des habitats a aussi un impact sur la diversité génétique en vigueur au sein des espèces menacées. C'est le cas notamment des chats sauvages et des ocelots du sud du Texas. "Parmi les dix espèces les plus à risque, huit se trouvent en Asie. Celles présentes dans les Amériques, en Afrique ou en Europe, sont également affectées. L’ours paresseux est le grand prédateur de l’étude le plus à risque, suivi du tigre et du dhole", indique la chercheuse.

- Une nouvelle méthode pour évaluer l'impact environnemental des projets routiers

Afin de parfaire les résultats de leur enquête, les scientifiques ont développé une méthode reproductible pour évaluer l’impact des développements routiers. Cet outil leur a permis d'identifier 500 aires protégées qui seront prochainement coupées, avec à la clé, une mise en péril "de la survie des grands prédateurs, leurs habitats et les services écosystémiques qu’ils fournissent aux communautés humaines". Selon les données communiquées par les chercheurs, plus de 25 millions de kilomètres de routes seront construits d’ici à 2050 dont environ 90 % dans les pays en développement. Cette expansion dans des régions riches en biodiversité aura un impact "sévère" sur les grands prédateurs.

- Une meilleure planification des projets

Face à cette situation, les chercheurs appellent les pouvoirs publics à "mener une planification méticuleuse du développement routier qui tienne compte de la faune et soit associée à des mesures d’atténuation des menaces efficaces". Freddie-Jeanne Richard cite notamment l'exemple des passages à niveau ou des clôtures en bordure de route servant d’entonnoirs pour la faune. Autre recommandation, celle de mettre en place "des comités de planification routière intégrant les voix de toutes les parties prenantes, y compris les communautés locales, les scientifiques de la conservation et les représentants du gouvernement".




Photo: Les lynx sont victimes de nombreuses collisions avec des voitures © PIXABAY

NOAH SDIRI


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