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Planète - Chili: Le développement économique ne se fera pas au détriment de l’environnement



Planète - Chili: Le développement économique ne se fera pas au détriment de l’environnement




Au Chili, la présidente Michelle Bachelet a soutenu publiquement la décision de son ministre de l’Environnement, Marcelo Mena, de ne pas approuver le projet minier Dominga, dans cette optique elle a souligné que le développement économique ne devait pas se faire au détriment de la protection de l’environnement.

Dans le cadre du vote d’un Comité ministériel, les ministres de la Santé, de l’Agriculture et de l’Environnement ont opté pour le «non» tandis que le Ministère des Mines et de l’Énergie s’était montré favorable à la mise en oeuvre du projet d’exploitation minière dans la région de La Higuera, (Coquimbo).

Après plus d’une semaine de silence, la présidente Michelle Bachelet est sortie de sa réserve autour du projet minier Dominga pour finalement donner une impulsion au ministre de l’Environnement, Marcelo Mena, qui l’a accompagnée lors de ses déplacements dans la région de Maule assurant que l’économie peut croître sans porter atteinte aux impératifs d’ordre écologique.

Le chef de l’État a déclaré qu'«elle parlait d’économie verte et d’économie bleue parce qu’il y a des gens qui croient que, si vous vous souciez de l’environnement, le secteur économique ne pourra pas continuer à croître» évoquant de fait «une nécessité objective du pays» de concilier croissance économique et protection environnementale, une allusion aux déclarations du ministre de l’Économie, Rodrigo Valdés, qui avait affirmé que «certains ne placent pas la croissance parmi les plus grandes priorités».

Le ministre de l’Environnement, Marcelo Mena, a déclaré que la plupart des ministres ont estimé que le projet «ne prenait pas en charge de façon adéquate les éventuels impacts significatifs sur l’environnement et la santé humaine; en particulier, des problèmes tels que la qualité de l’air, la pollution lumineuse, le bruit, les risques d’accident et les déversements dans l’exploitation portuaire».

Le titulaire du ministère de l’Environnement a fait part de «l’impact que pourrait engendrer l’exploitation minière sur la flore et la faune sur une zone écologique unique dans le monde où, entre autres, vit 80 % de la population mondiale du pingouin de Humboldt, espèce protégée, et d’autres espèces emblématiques, comme les baleines et loutres de mer».

«Nous ne sommes pas contre le développement économique ou les projets nécessaires à la croissance du pays, mais ils doivent répondre adéquatement aux impacts qu’ils peuvent générer», a déclaré Mena, en précisant qu’il avait été convaincu par des «éléments techniques, basés sur les déclarations de 14 services, «sans considération politique», ajoutant que «les demandeurs pouvaient faire appel devant le Tribunal environnemental s’ils n’étaient pas satisfaits».

«Il y avait des mesures de compensation insuffisantes, dans le sens où il ne garantissait pas la préservation des espèces pour lesquelles nous sommes inquiets», a précisé le ministre de l’Environnement.

L’intendant de la région de Coquimbo, Claudio Ibáñez, a quant à lui affirmé «nous n’avons jamais été contre l’exploitation minière, nous croyons que l’exploitation minière doit être développée dans la région», ajoutant que la décision prise concernant l’entreprise Andes Iron n’était pas politique, mais qu’elle était fondée sur des paramètres techniques.

Le projet controversé de la société minière Dominga a profondément divisé, ses détracteurs ont évoqué des risques environnementaux majeurs et ses défenseurs ont mis en avant les emplois que ce projet aurait pu générer dans la région avec un investissement estimé à environ 2,5 milliards de dollars.
Le projet Dominga prévoyait la construction d’un port et l’installation de mines à ciel ouvert, l’objectif fixé était d’atteindre une production annuelle de 12 millions de tonnes de fer et 150.000 tonnes de concentré de cuivre.

Plusieurs ONG ont salué cette décision sur les réseaux sociaux, tandis que d’autres ont manifesté leur désapprobation, regrettant d’avoir perdu une opportunité alors que le gouvernement du pays sud-américain a mentionné qu’il cherchait à débloquer des investissements, en particulier dans le secteur clé des mines (le Chili est le plus grand producteur de cuivre du monde), pour rebooster une économie ralentie.


Aline Timbert






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