Au Brésil, le chantier du barrage de Belo Monte en Amazonie est toujours paralysé par des Indiens en colère. Ils occupent le site du troisième plus grand barrage au monde qui inondera leurs terres.
- Envoyé spécial à Altamira, en Amazonie, François Cardona
Sur place, la tension est extrême, car les Indiens craignent d’être attaqués violemment par les forces de l’ordre. Tous les journalistes ont été expulsés dont le correspondant de RFI au Brésil. Plus personne ne peut les rejoindre sous peine d’emprisonnement.
Depuis le 2 mai, Valdenir, le leader du mouvement, et ses guerriers Mururuku, occupent ce gigantesque chantier sur le rio Xingu, dans l’État du Pará. Ils sont plus de 150 Indiens, des hommes armés d’arcs et de flèches, accompagnés de leurs femmes et de leurs enfants, installés dans les locaux administratifs du barrage.
Ils sont déterminés et refusent de quitter le chantier mais craignent tout de même que les autorités ne donnent l’assaut sur leur camp.
«Ils peuvent tout à fait tenter de manipuler l’opinion en nous attaquant et dire ensuite que ce sont les Indiens qui les ont attaqués en premier. Et se présenter comme des victimes. C’est notre grande crainte», affirme Valdenir.
En effet, des dizaines de soldats lourdement armés sont prêts à intervenir.
Les Indiens exigent l’ouverture de négociations avec le gouvernement brésilien car d’ici deux ans, leurs terres seront inondées par le barrage, soit 500 km2, et plus de 16.000 personnes expulsées.
Mais, Valdenir assure que les Indiens ne reculeront pas: «Nous n’avons pas besoin d’avoir peur, car nous luttons pour nos droits. Nous sommes des guerriers. Nous savons que nous devons être prêts à combattre. Et à mourir s’il le faut».
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Posté Le : 16/06/2014
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: RFI ; texte: François Cardona (RFI) du mercredi 8 mai 2013
Source : http://www.reporterre.net/