Algérie

Planète (Biodiversité) - Une nouvelle étude montre comment le castor protège des inondations et redonne vie à certaines espèces



Planète (Biodiversité) - Une nouvelle étude montre comment le castor protège des inondations et redonne vie à certaines espèces


Les castors, disparus au XVIe siècle, ont été réintroduits en Angleterre en 2013. Leur présence présente un impact très positif sur l’environnement.

Des inondations moins importantes depuis 2013. C’est le constat qui a été fait par les habitants des villages aux abords de la rivière Otter, en Angleterre. Et c’est cette même année que des castors ont été remis en liberté. Chassé pour sa fourrure et sa viande, l’animal avait disparu des rivières britanniques depuis le XVIe siècle. Depuis cinq ans, le bâtisseur à été observé à l’état sauvage dans la région. Alors que leur extermination était imminente, l’opposition des habitants de la région a permis de sauver ces petits ingénieurs. Un essai scientifique a été mis en place pour connaitre l’impact de leur présence sur les écosystèmes environnants. C’est donc une étude de cinq ans menée par le Professeur Richard Brazier de l’Université d’Exeter qui a finalement montré que leur impact était particulièrement positif, puisque leurs barrages ont permis de réduire fortement la fréquence des inondations dans la région et de refaire vivre certaines espèces de poissons.

. Baisse des inondation et filtres anti-pollution

En 2015, deux couples de castors étaient recensés sur la rivière Otter, contre huit aujourd’hui, parmi lesquels certains se sont établis sur la rivière du Tale. En cinq ans, cette famille de castors a construit six barrages en amont d’East Budleigh, situé en aval du cours d’eau. Le débit de l’eau y a alors été réduit et les inondations ont fortement baissé dans le village. Les barrages, qui ont diminué la puissance du courant et le niveau des eaux, ont également provoqué une baisse du pic d’inondations dans la région.

Et ce n’est pas tout. Ces constructions présentent bien d’autres avantages, notamment celui de servir de filtres anti-pollution. Les constructions de ces herbivores permettent en effet de filtrer les engrais, le fumier ou encore le purin des exploitations qui se retrouvent dans les eaux. Ils ont également rendu certains environnements favorables au développement de nombreuses espèces de la rivière. Ainsi, les scientifiques ont observé que les populations de poissons étaient 37% plus importantes dans les piscines créées par les barrages des rongeurs que dans le reste du cours d’eau. Des truites ont d’ailleurs été remarquées bondissant par-dessus les barrages lors des grandes crues.

. Bientôt reconnus ?

Quelques zones d’ombre viennent assombrir le tableau. En effet, sur les 250 km2 impactés par l’animal, cinq lieux d’exploitation agricole pourraient être menacés par leur présence. L’eau retenue par les barrages auraient par exemple provoqué des inondations sur les terres situées plus en amont du cours d’eau. Une récolte de pomme de terre a été engloutie et des vergers situés sur les rives pourraient également être menacés. Mais, selon les scientifiques, ces points négatifs sont faciles à résoudre. Des grilles de protection ont par exemple été mises en place pour empêcher les castors de ronger les arbres des vergers, et des tuyaux ont été installés à l’intérieur de certains barrages pour réguler le cours d’eau et prévenir les inondations éventuelles sur les terres situées dans les zones à risque.

Mais pour les scientifiques, les bienfaits de leur présence l’emportent largement sur ces problèmes isolés et ils encouragent le retour de l’espèce dans la mesure où les propriétaires et agriculteurs qui pourraient pâtir de leur présence en perdant une partie de leurs terres restent soutenus par les autorités. Pour le moment, l’essai a été prolongé jusqu’au mois de septembre. A la fin de celui-ci, il sera décidé du bien-fondé de la présence des castors dans la région. Si la conclusion du rapport autorise la présence de ces rongeurs en liberté, ils seront alors officiellement reconnus comme espèce endémique du pays et d’autres pourraient être également relâchés dans les rivières.

. Un retour aussi en France

En France aussi, le castor fait son grand retour. Disparus au début du XXe siècle, l’espèce avait été déclarée protégée en 1968. D’une centaine d’individus concentrés en Camargue, on en compte désormais 20.000 dans l’Est et au centre du pays. Plus récemment, l’animal a fait sa réapparition dans le Nord-Pas-de-Calais après 150 ans d’absence. Et là aussi, ses barrages font du bien aux écosystèmes voisins.


Photo: Le Castor, photo illustrative de l'article ajoutée par Akar Qacentina

Par Juliette de Guyenro


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