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Planète - Biodiversité: les espèces invasives jouent un «rôle majeur» dans 60 % des extinctions



Planète - Biodiversité: les espèces invasives jouent un «rôle majeur» dans 60 % des extinctions


Les espèces invasives sont favorisées par la mondialisation et le dérèglement climatique. L’Europe, les Amériques et l’Asie centrale abritent les plus grandes concentrations de ces nuisibles.

Moustiques-tigres, champignons microscopiques, algues toxiques… Les espèces exotiques envahissantes, introduites par l’homme, se propagent de plus en plus rapidement dans le monde, causant des dégâts considérables. Les envahisseurs prolifèrent, favorisés par la mondialisation ou le dérèglement climatique, ravageant cultures et forêts, propageant des maladies et menaçant la qualité de la vie sur Terre.

Pour évaluer cette «urgence immédiate», l’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques, surnommée le Giec de la biodiversité) a publié lundi un rapport inédit, synthèse de plus de 13.000 études réalisée par 86 experts internationaux de 49 pays. On dénombre 37.000 espèces exotiques (introduites par l’homme sur un territoire) dans le monde. Moins de 10 % (3.515) sont considérées comme invasives, c’est-à-dire qu’il existe «des preuves» des «effets négatifs, et dans certains cas irréversibles» qu’elles provoquent, selon ce panel. Parmi ces nuisibles, 6 % sont des plantes, 22 % des invertébrés, 14 % des vertébrés et 11 % des microbes.

- Des espèces susceptibles de bouleverser les écosystèmes

Les espèces invasives sont une grave menace pour la biodiversité: elles jouent un «rôle majeur» dans 60 % des extinctions et dans 16 % des cas, elles en sont même l’unique cause. Leurs principaux méfaits sont de bouleverser les écosystèmes (27 %), d’entrer en compétition avec les espèces indigènes (24 %) ou la prédation (18 %), selon l’IPBES qui alerte «sur les effets en cascade».

Exemple emblématique: le récent incendie meurtrier à Maui (Hawaï) a été alimenté en partie par des plantes importées pour nourrir le bétail, qui se sont propagées dans les plantations sucrières abandonnées. Car les espèces invasives ont également une incidence négative sur les humains, affectant «les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, l’accès à l’eau, l’économie et la santé», souligne le rapport.

- Des nuisibles qui progressent à «un rythme sans précédent»

La liste des dégâts est longue: forêts américaines ravagées par des vers sauteurs asiatiques, herbiers mangés avidement par le poisson-lapin en Turquie, cercle vicieux lié à l’introduction de la perche du Nil dans le lac Victoria etc. En 2019, leur coût global a été estimé à 423 milliards de dollars, l’équivalent du PIB du Danemark ou de la Thaïlande. Un montant «probablement grandement sous-estimé», qui quadruple chaque décennie depuis 1970.

. À lire aussi: Réchauffement climatique: «Il faut arrêter de penser que les records sont exceptionnels» (Alire sur site ci-dessous)

La Méditerranée regorge de poissons et de plantes non-indigènes, tels le poisson-lion ou les algues dites «tueuses», qui ont voyagé en passagers clandestins dans les cales des cargos, depuis la mer Rouge via le canal de Suez. L’Europe, les Amériques et l’Asie centrale abritent les plus grandes concentrations de ces nuisibles. Et les îles et les peuples indigènes très dépendants de la nature sont particulièrement vulnérables.

«Les menaces liées aux invasions biologiques progressent à un rythme sans précédent» partout dans le monde «et c’est certain, les choses vont encore grandement s’aggraver», indique Helen Roy, l’une des trois co-présidents du rapport. Si rien n’est fait, l’IPBES estime que leur nombre aura augmenté de 36 % en 2050 comparé à 2005.






Photo: La fourmi électrique, de son nom scientifique Wasmannia auropunctata, se reproduit très rapidement en France, présentant un danger pour la biodiversité. DR

Pour accéder et lire l'article ci-dessus: https://www.leparisien.fr/environnement/biodiversite-les-especes-invasives-jouent-un-role-majeur-dans-60-des-extinctions-04-09-2023-QUKKSVOUYVCCHMNQXGKI5AAQXQ.php

Par Le Parisien avec AFP


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