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Planète - Belgique: La (pas si) folle idée de centaines de Belges qui se cotisent pour acheter une forêt



Planète - Belgique: La (pas si) folle idée de centaines de Belges qui se cotisent pour acheter une forêt


ENVIRONNEMENT & ANIMAUX: Le terrain est à vendre et les citoyens veulent le préserver tel qu’il est.

C’était l’histoire de cinq potes qui, en voyant un bois de plus de 79 hectares à vendre sur internet, ont eu peur que ce concentré de nature ne finisse dans les mains d’une société qui profiterait de l’achat du terrain pour tout raser et tout bétonner. Aujourd’hui, c’est l’histoire de plus de 700 personnes qui ont promis d’investir dans une coopérative si la promesse de dons permettait d’acheter ce terrain. C’est aussi l’histoire de tous ces autres citoyens qui gravitent autour du projet sans pouvoir mettre de sous, mais qui soutiennent l’idée. Finalement, c’est l’histoire d’un bois à vendre que des citoyens veulent acheter afin de la préserver tel qu’il est. Prix affiché? 695.000 euros. Le but? En faire un grand bois commun. Une idée qui peut paraître folle, et pourtant.

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- Préserver la nature et offrir un lieu commun

«Le Grand Bois», c’est le lieu-dit. Il se situe à la frontière entre le Brabant wallon et le Hainaut, à Hennuyères, dans l’entité de Braine-le-Comte. Actuellement privé, il est loué à certaines périodes de l’année pour la chasse. En d’autres temps, il est inaccessible au public, malgré les chemins vicinaux reconnus qui le sillonnent et qui, théoriquement, pourraient être empruntés si ce n’était pour le garde forestier qui maintient la zone privée. «On habite la campagne, pourtant les zones d’accès au public et aux enfants se réduisent. On bétonne de plus en plus», déplore David Nerinckx, l’un des initiateurs du projet qui habite à un kilomètre du bois à peine. Si aucune menace concrète d’implantation immobilière ne plane sur l’étendue boisée à l’heure actuelle, lorsque David et ses amis se sont rendu compte qu’il était à vendre, ils ont vu là l’opportunité d’en faire un lieu préservé et accessible à tous.

Le site, qui abritait une argilière jusqu’aux années 70, bénéficie d’un statut de site de Grand Intérêt Biologique (SGIB) et est classé Natura 2000. Un statut qui ne protège pas assez la zone d’après les citoyens investis. «C’est un statut de protection insuffisant. À Wavre, par exemple, il est prévu que le contournement passe sur des terrains classés Natura 2000», cite David pour l’exemple. Il est vrai que le statut ne protège pas non plus de la chasse récréative ni de l’exploitation du bois. Cela constitue l’un des combats de la coopérative en devenir: donner un statut de réserve naturelle à cette forêt.

Mais ils n’en sont pas encore là. Pour le moment, les 715 personnes qui ont promis au minimum 300 euros chacune, soit une part dans la coopérative, ne sont pas propriétaires des lieux. Il manque encore une petite moitié de la somme. Mais depuis six mois, les rencontres avec des professionnels se multiplient: juristes, notaires, institutions, mais aussi écoles, agriculteurs, centres culturels, etc. Le volet «protection de la nature» représente environ 60 à 70% de la surface du bois dans le projet actuel. La zone déterminée sera confiée en gestion à une ASBL qui a pour objet social principal la conservation de la nature et la gestion de réserves naturelles et qui est reconnue et agréée par la Région wallonne. «La réserve naturelle deviendra un espace de préservation de la nature et de restauration de certains biotopes», prévoient les initiateurs. «C’est un projet qui évolue avec le temps, rien n’est arrêté, on ne peut encore rien affirmer». Autrement dit, tout reste encore à déterminer et le sera en temps voulu, s’ils parviennent à acheter le terrain. «Nous ne sommes pas encore une coopérative, car si quelqu’un d’autre achète le terrain avant nous, ça ne servira à rien. Pour le moment, on demande aux gens de s’engager moralement».

L’idée exposée par David comprend également un deuxième volet en plus de cette volonté de préserver la nature: en faire un lieu commun. «L’autre partie serait commune, pour que les gens puissent se l’approprier. On veut une zone où les gens peuvent se rencontrer». Il parle de verger, de jardin, d’activités culturelles, de classe à l’extérieur, de camps scouts et depuis plusieurs mois, les citoyens engagés sont en contact avec des personnes qui pourraient développer ce type de projets.

Dernièrement, différentes activités ont d’ailleurs déjà eu lieu dans le bois privé. «Le contact est très bon avec le propriétaire. On a parlé de notre projet et à chaque fois qu’on a demandé une autorisation, il a toujours dit oui», reconnaît David. «Plein de gens sont sensibles au projet car cela parle plus que le bois, ça parle de l’environnement». Un sujet on ne peut plus d’actualité. «Tout le monde est assez enthousiaste. En 14 mois, je dirais qu’il n’y a qu’une dizaine de personnes qui n’en ont pas dit du bien et en général ce sont des préoccupations purement pragmatiques»: projet impossible à gérer, trop de personnes investies, etc. «Mais on peut imaginer les choses autrement. Si on attend, soit il n’y a rien qui vient, soit on est déçu».

Plus qu’un pari pas trop risqué, l’idée semble folle. Pourtant, six mois plus tard, l’enthousiasme et l’intérêt qu’il soulève «est magique». Le plus difficile maintenant? Faire connaître ce doux rêve à un maximum de personnes.



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Photo: Le bois s'étend sur une superficie d'environ 80 hectares. ' © Dan Stark/Unsplash

H. G.


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