Planète (Asie) - Birmanie: 145 morts après le cyclone Mocha, selon un dernier bilan

La junte a annoncé ce nouveau bilan dans un communiqué, précisant que la plupart des victimes étaient des Rohingyas vivant dans des camps de déplacés.

Le cyclone Mocha a frappé la Birmanie et le Bangladesh dimanche 14 mai avec une violence inégalée depuis 10 ans. Le bilan humain en Birmanie s'élève désormais à 145 morts, selon un communiqué de la junte publié vendredi 19 mai. Cette dernière a ajouté qu'elle «prendrait des mesures» contre les médias qui ont fait état de bilans plus élevés. Les pluies battantes et les vents de 195 kilomètres à l'heure ont démoli des bâtiments et transformé les rues en rivières. Parmi les victimes, le groupe ethnique des Rohingyas est surreprésenté.

Le cyclone a ravagé des villages, déraciné des arbres et coupé les communications dans une grande partie de l'État Rakhine, où des centaines de milliers de Rohingyas vivent dans des camps de déplacés à la suite de décennies de conflit inter-ethnique. «Selon les informations que nous avons obtenues, 4 soldats, 24 habitants et 117 Bengalis ont été tués dans la tempête», a déclaré l'équipe d'information de la junte. «Bengali» est un terme péjoratif utilisé en Birmanie pour désigner la minorité musulmane.

- Les chefs rohingyas annoncent des bilans plus élevés

Un chef de village rohingya avait déclaré à l'AFP que plus d'une centaine de personnes étaient portées disparues dans son seul village à la suite du cyclone. Un autre chef de village près de Sittwe, la capitale de l'État Rakhine, a déclaré à l'AFP qu'au moins 105 Rohingyas étaient morts dans les environs de la ville, et que le décompte n'était pas terminé. Le communiqué de la junte indique également que les informations diffusées par les médias sur la mort de 400 Rohingyas sont «fausses» et que des mesures seront prises à l'encontre des organes de presse qui les ont publiées.

Depuis son coup d'État il y a plus de deux ans, la junte a arrêté des dizaines de journalistes et fermé les médias jugés critiques à l'égard de son régime. Au Bangladesh voisin, des responsables ont déclaré à l'AFP que personne n'avait péri dans le cyclone, qui est passé à proximité d'immenses camps de réfugiés abritant près d'un million de Rohingyas qui ont fui la répression militaire en Birmanie en 2017.

«Au moins 800.000 personnes sur le trajet du cyclone ont besoin d'une aide alimentaire d'urgence» en Birmanie, a avancé vendredi 19 mai l'ONU, par l'intermédiaire d'Anthea Webb, directrice adjointe du Programme alimentaire mondial (PAM) pour l'Asie et le Pacifique, lors du briefing régulier à Genève.





Photo: Le camp de réfugiés de Jadimura, au Bangladesh, ravagé par le cyclone Mocha. © MUNIR UZ ZAMAN / AFP

Par I.M. avec AFP