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Planète (Amérique du Sud) - Glissement de terrain au Venezuela: réchauffement climatique et urbanisation anarchique en cause



Planète (Amérique du Sud) - Glissement de terrain au Venezuela: réchauffement climatique et urbanisation anarchique en cause


Le glissement de terrain de Las Tejerias, au centre-nord du Venezuela, le plus important depuis des décennies, est à la fois la conséquence d'une longue période de précipitations due au changement climatique mais aussi d'une urbanisation anarchique, selon les experts.

L'espoir de retrouver des survivants parmi la cinquantaine de disparus s'est quasiment évanoui ce mercredi 12 octobre au Venezuela, quatre jours après le glissement de terrain survenu à Las Tejerias dans le centre-nord du pays, causant une "centaine" de morts selon les autorités.

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"Le changement climatique nous frappe", a déclaré à l'AFP Angel Custodio, directeur général de l'Institut de météorologie (Inameh), pour expliquer cette année "atypique" de fortes précipitations.

Le phénomène La Niña anomalie thermique des eaux équatoriales de surface de l'océan Pacifique qui a des répercussions importantes sur les conditions météorologiques dans le monde entier affecte le pays depuis le début de l'année, c'est pourquoi il a plu pendant la saison sèche (janvier-mars).

- Précipitations exceptionnelles au mois de septembre

Les précipitations se sont intensifiées en avril, lorsque la saison des pluies a commencé, et cette situation a été aggravée par des dépressions, des tempêtes et les "queues" des ouragans tropicaux.

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Les experts du département de météorologie et d'hydrologie de l'université centrale du Venezuela (UCV) estiment également que cette année sera la "cinquième ou sixième" plus pluvieuse de ces 70 dernières années. Le mois de septembre a été exceptionnel. Il est tombé 157,9 mm de pluie, soit 80 % de plus que la moyenne mensuelle de tous les mois de septembre enregistrés.

Le glissement de terrain qui s'est produit samedi à Las Tejerias est le produit d'un "processus naturel" de la montagne, explique le professeur de l'UCV et spécialiste des risques géologiques, Feliciano de Santis. Lorsque les pluies sont continues, la chaîne de montagnes, pour des raisons "tectoniques", se gonfle et expulse roches et sédiments, explique-t-il.

- Des maisons construites en zone dangereuse

Quand une population est installée dans des zones vulnérables, le "désastre" frappe. Dans les villages vénézuéliens situés dans des zones montagneuses et forestières, les maisons sont souvent construites près de ruisseaux et des rivières ou de zones de ruissellement, explique le professeur. Il y a eu des "millions" d'évaluations de la vulnérabilité, ajoute-t-il, mais il y a peu de réglementation gouvernementale.

A Las Tejerias, les sauveteurs s'accordent à dire que les maisons détruites autour des ravins n'auraient pas dû se trouver là, mais les personnes dans "le besoin" ont construit leurs habitations dans ces zones dangereuses.

Les glissements de terrain se produisent après des jours de fortes pluies. "Nous ne savons pas quand ni comment (les prévoir), mais ils peuvent être atténués", rappelle l'expert en hydrologie et ingénieur civil et urbaniste José Maria de Viana.

- Prendre le risque de glissement de terrain "au sérieux"

Le plus grand glissement de terrain de l'histoire récente du Venezuela est connu sous le nom de "Tragédie de Vargas". Il a fait quelque 10.000 victimes en décembre 1999. Une centaine de personnes sont mortes en 1987 à El Limon, également dans l'État d'Aragua, et l'année dernière, 20 dans l'Etat andin de Mérida.

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"Nous savons que cela se reproduira" et "nous devons le prendre au sérieux et l'étudier", avertit M. De Viana, citant l'exemple de politiques d'urbanisme comme celles du Japon, qui compte le plus grand nombre de glissements de terrain au monde.





Photo: Des sauveteurs cherchent des victimes parmi les débris le long de la rivière Tuy, quelques jours après un glissement de terrain dévastateur dans la ville vénézuélienne de Las Tejerias. © Yuri CORTEZ / AFP

Pour lire les articles cités en annexe: https://www.geo.fr/environnement/glissement-de-terrain-au-venezuela-rechauffement-climatique-et-urbanisation-anarchique-en-cause-212115

GEO avec AFP


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