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Planète (Amérique du Sud) - Come back. Candidat à l’organisation de la COP 30, le Brésil veut redevenir une «force positive» pour le climat



Planète (Amérique du Sud) - Come back. Candidat à l’organisation de la COP 30, le Brésil veut redevenir une «force positive» pour le climat


Le président brésilien Lula veut rompre avec la politique climaticide de son prédécesseur Jair Bolsonaro. Il est ce mercredi à la COP 27 pour afficher sa volonté d’agir pour le climat et contre la déforestation

La COP 27 signe le retour d’un Brésil fréquentable dans les négociations internationales sur le climat. Sous l’ère d’un Bolsonaro pro-agroindustrie et secteur minier, le pays faisait figure de cancre: il freinait les avancées et revoyait ses engagements à la baisse. A deux mois de sa prise officielle de fonction, Lula, élu président en octobre, était attendu avec espoir à Charm el-Cheikh.

La venue de Luiz Inácio Lula da Silva ce mercredi à la COP 27 est sûrement celle qui a le plus enthousiasmé les foules depuis le début du sommet climat. Accueilli telle une rock star par des applaudissements et des chants lors d’un événement avec les gouverneurs d’Amazonie, le Brésilien a annoncé qu’il souhaitait que la COP 30, en 2025, se déroule dans son pays. «En Amazonie, nous avons deux Etats prêts à accueillir ce genre d’événement international, l’Amazonas et le Para», a-t-il précisé. Après avoir été isolé sur la scène de la diplomatie climat, le pays veut restaurer son image.

«Le Brésil est de retour» et «sera une force positive pour relever les défis mondiaux. C’est ce que nous sommes venus dire à la COP 27», avait tweeté l’ancien et futur chef d’Etat de gauche dès mardi soir à son arrivée en Egypte, son premier déplacement à l’international depuis son élection. Lula compte ouvrir une nouvelle page après quatre ans de politique environnementale calamiteuse de son prédécesseur. La déforestation de l’Amazonie se poursuit encore à un rythme jamais atteint, notamment en octobre. Jair Bolsonaro a encouragé l’expansion des élevages de bétail et des cultures de soja, au détriment de la forêt, coupée et incendiée pour libérer des terres agricoles.

- Restaurer l’Amazonie

Le président de 77 ans a précisé ses intentions dans un discours l’après-midi. «Je suis ici aujourd’hui pour dire que le Brésil est prêt à renouer avec les efforts pour construire une planète plus saine, un monde plus juste», a-t-il débuté, avant d’ajouter: «Il n’y a pas de sécurité climatique pour le monde sans Amazonie protégée». L’occasion de critiquer la gestion du gouvernement Bolsonaro: «Au cours des trois premières années du gouvernement actuel, la déforestation en Amazonie a augmenté de 73 %. Rien qu’en 2021, 13.000 kilomètres carrés ont été déboisés. Cette dévastation restera dans le passé», a assuré Lula en ce jour dédié à la biodiversité à la COP 27. «La production agricole sans équilibre environnemental doit être considérée comme une action du passé. Nous n’avons pas besoin de déboiser ne serait-ce qu’un mètre de forêt pour continuer à être l’un des plus grands producteurs alimentaires au monde», a-t-il ajouté.

La forêt tropicale amazonienne, dont le Brésil abrite 60 % de la surface totale, est un réservoir de biodiversité et le plus grand puits de carbone au monde, primordial pour lutter contre le changement climatique. En plus de la déforestation, ses arbres dépérissent à cause du réchauffement de la planète. Une étude publiée en mars souligne qu’elle s’approche rapidement d’un «point de bascule» qui pourrait la transformer en savane.

Pour marquer le tournant tant attendu, Lula veut faire de l’Amazonie «une priorité stratégique» pour atteindre une «déforestation zéro» d’ici 2030. Il promet également de pourchasser les orpailleurs clandestins et a annoncé samedi un objectif de reforestation de 12 millions d’hectares.

- Justice climatique

Enfin, le futur président brésilien a rappelé que «la lutte contre le réchauffement climatique est indissociable de la lutte contre la pauvreté». Il a proposé «une alliance mondiale pour la sécurité alimentaire, la fin de la faim et la réduction des inégalités».

Il a regretté que les pays riches n’aient toujours pas tenu leur promesse de mobiliser 100 milliards de dollars annuels pour aider les pays pauvres à abaisser leurs émissions et à s’adapter aux changements à venir. Il soutient aussi la demande de versement de «pertes et dommages» pour aider les pays touchés à réparer les dégâts du changement climatique: «Nous avons un besoin urgent de mécanismes financiers pour remédier aux pertes et dommages causés par le changement climatique, nous ne pouvons plus reporter ce débat», a-t-il exhorté à la fin de son discours d’une trentaine de minutes.




Photo: Le président élu du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, à son arrivée à la COP 27 à Charm el-Cheikh en Egypte, mercredi 16 novembre 2022. (Peter Dejong/AP)

par Margaux Lacroux


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