Algérie

Planète (Amérique du Sud) - Amazonie: quels pays sont concernés par la protection de la forêt tropicale ?



Planète (Amérique du Sud) - Amazonie: quels pays sont concernés par la protection de la forêt tropicale ?


Les faits/ Une «alliance amazonienne de combat», a été signée par les huit pays d’Amérique du Sud qui abrite une partie de l’Amazonie, mardi 8 août lors du sommet de Belém pour protéger la forêt amazonienne. Dans sa protection, chaque pays fait face à ses propres difficultés et contradictions.

Réunis lors d’un sommet à Belém pour défendre l’Amazonie, les huit pays sud-américains, ont formé une «alliance amazonienne de combat» contre la déforestation, mardi 8 août.

Le Brésil, la Bolivie, la Colombie, l’Équateur, le Guyana, le Pérou, le Suriname et le Venezuela qui ont tous signé la déclaration commune, ne sont pas parvenus à fixer un objectif concret pour la protection de la forêt amazonienne.

Pourtant, si la déforestation continue en Amazonie, si les terres agricoles continuent de grignoter la forêt, le poumon de la Terre pourrait bientôt ne plus en être un et rejeter plus de CO2 qu’il n’en absorbe. Il y a donc urgence à réduire la déforestation. Mais étendue sur 6,7 millions de km2 répartis dans 9 pays différents, l’Amazonie doit se plier aux aléas diplomatiques et ambitions nationales.

► Revirement du Brésil sous Lula

Abritant près des deux-tiers de la forêt tropicale sur son territoire, le Brésil est le principal détenteur du sort de l’Amazonie. Or, sous le mandat de l’ex-président Jair Bolsonaro, très favorable à la déforestation, cette dernière aurait atteint plus de 11.300 km2 par an, soit une augmentation de 75 % par rapport à la décennie précédente (6.500 km2 par an) selon les chiffres de l’Institut national de recherches spatiales brésilien (Inpe).

. À lire aussi: Sauver l’Amazonie, le nouveau défi de Lula (A lire sur site)

Mais l’élection en 2022 de Luiz Inacio Lula Da Silva, bien plus hostile à la déforestation, a établi un revirement à 180° de la politique amazonienne. Le 6 juin dernier, le président a annoncé un nouveau plan contre la déforestation.

► En Bolivie et Colombie, l’agriculture intensive

Deuxième pays le plus concerné par la déforestation amazonienne après le Brésil d’après le rapport 2022 de Global Forest Watch, la Bolivie ne fait pas figure de bon élève parmi les pays d’Amérique du Sud. «En 2022, la Bolivie a atteint un niveau record de perte de forêt primaire, avec une augmentation de 32 % par rapport à 2021», indique le rapport. Une déforestation attribuée aux cultures agricoles, notamment celle de soja.

. À lire aussi: Exploiter durablement les richesses de la terre bolivienne (A lire sur site)

En Colombie, les territoires couvrant la forêt tropicale étaient contrôlés pour la plupart par l’ancienne guérilla des Farc avant 2016. Après l’accord de paix, la déforestation s’est accentuée par des «accapareurs de terres» illégaux, pour y développer l’agriculture, alors que l’État n’a jamais vraiment repris le contrôle de ces territoires reculés.

En 2022 à la COP27, le fraîchement élu président colombien, Gustavo Petro, qui a lancé lors de sa prise de ses fonctions un projet environnemental ambitieux, et son homologue vénézuélien avaient appelé à sauver l’Amazonie.

► Extraction des ressources en Équateur et au Venezuela

Le Venezuela est le pays où la déforestation est la plus rapide (138.000 hectares par an entre 2016 et 2021), d’après le média Scidev. La faute à l’exploitation illégale d’or et d’autres matériaux précieux, encouragé par les autorités dans un pays en ruines financièrement.

À l’ouest, l’Équateur doit jongler entre l’extraction de pétrole, l’une des principales sources de revenus du pays et la protection de l’Amazonie. En 2013, un projet d’extraction pétrolier dans la réserve naturelle de Yasuni au nord-est du pays provoque la colère d’écologistes qui demandent un référendum, sans succès. Trois ans plus tard, trois champs pétroliers sont installés dans la réserve naturelle. C’est seulement en mai 2023, après dix ans de combat, que la demande de référendum est acceptée.

► Suriname et Guyana, les bons élèves

Le nord de l’Amazonie recouvre plus de 90 % du Suriname, placé entre la Guyane française et le Guyana. Le plus petit pays d’Amérique du Sud se démarque par sa position exemplaire en matière de protection de l’environnement, en plantant des mangroves pour protéger les sols de l’érosion et un taux de déforestation de moins de 0,1 %.

. À lire aussi: Comment l’Église défend les indigènes en Amazonie (A lire sur site)

De même, le Guyana qui s’était engagé à préserver sa forêt dans le cadre d’un partenariat avec la Norvège en 2009, a limité son taux de déforestation annuel à 0,05 %. Ces deux pays sont donc classés parmi les pays «High Forest, Low Deforestation», une catégorie propre aux nations à forte couverture forestière et à faible déforestation.

► La France absente du sommet

À côté de ces deux pays modèles, la France est peu présente. Pourtant invité, Emmanuel Macron, remplacé par Brigitte Collet, l’ambassadrice de France au Brésil, n’a pas assisté au sommet de Belém.

. À lire aussi: Déforestation: Les Européens proches d’un accord contre les importations liées à la destruction des forêts

Si les raisons avancées sont avant tout diplomatiques, le Brésil ayant refusé sa venue au sommet des Brics fin août, l’absence du chef de l’État a été critiquée par les élus guyanais. En effet, la Guyane française, qui abrite bien une partie de l’Amazonie sur 90 % de son territoire, est elle aussi en proie à l’orpaillage illégal, qui déforeste la forêt tropicale.





Photo: Une «alliance amazonienne de combat», a été signée par les huit pays d’Amérique du sud qui abrite une partie de l’Amazonie, mardi 8 août lors du sommet de Belem pour protéger la forêt amazonienne. (Un homme autochtone lors du sommet, le 8 août 2023.) ERALDO PERES/AP

Pour accéder et lire les articles cités en annexe: https://www.la-croix.com/Monde/Amazonie-quels-pays-sont-concernes-protection-foret-tropicale-2023-08-09-1201278327

Johanne Mâlin


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)