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Planète (Amérique Centrale) - Au Nicaragua, Iota a achevé de détruire ce qui avait résisté à Eta


Planète (Amérique Centrale) - Au Nicaragua, Iota a achevé de détruire ce qui avait résisté à Eta


Bilwi (Nicaragua) (AFP)

"Comme un film d'horreur": à Bilwi, dans le nord-est du Nicaragua, les habitants errent parmi les décombres laissés par l'ouragan Iota, qui a achevé de détruire le peu qui avait résisté il y a deux semaines au passage d'Eta.

Mercredi, les habitants de cette ville de la côte caribéenne, qui compte normalement 40.000 habitants, ont quitté les abris où ils avaient trouvé refuge pour tenter de récupérer "ce que Iota n'a pas emporté".

La ville portuaire a subi pendant plus de huit heures les assauts de vents terrifiants et de pluies diluviennes déversés par l'ouragan qui a fait au moins 16 morts dans ce pays d'Amérique centrale.

Après avoir amassé de l'énergie sur les eaux chaudes de la mer des Caraïbes, Iota a touché terre lundi au Nicaragua. Il était alors un ouragan de catégorie 5, la plus élevée de l'échelle de Saffir-Simpson.

"On aurait dit qu'on était en guerre, le son trépidant du vent qui arrachait les toits, les arbres et les poteaux électriques", a raconté à l'AFP Edgard Ayesta.

Les vents ont emporté le toit de sa maison construite en dur et située à 200 mètres du quai de la ville. Les maisons de bois et de tôle du quartier, elles, n'ont pas résisté. A leur place, la mer a laissé un amas de boue, pierres, troncs d'arbre et barques renversées.

"Il n'y a plus rien, l'ouragan a emporté toutes les maisons qui étaient sur la côte", a expliqué à l'AFP Esteban Moore, qui a lui-même perdu sa maison et ne sais pas comment il pourra en reconstruire une autre.

Pour David Muller, un autre habitant, le passage de Iota a été "comme un film d'horreur". "Il a plu intensément et le vent frappait fort jusqu'à ce qu'il emporte une partie du toit, mais la maison en dur a résisté à la charge. On a eu très peur", raconte-il.

- Vagues géantes -

Alors que le vent soufflait déjà très fort, au milieu de pluies torrentielles, des refuges dans les zones basse de la ville ont été évacuées, car ils n’assuraient pas assez de protection. Cela a été notamment le cas pour l'hôpital régional, dont le toit a cédé.

Les malades et le personnel médical qui avaient trouvé une première fois refuge dans un autre bâtiment ont eux aussi dû être une deuxième fois évacués dans un lieu plus sûr.

Quelques heures après le passage de l'ouragan, le ciel restait nuageux et les pluies persistantes. Mercredi, la ville était toujours sans électricité, ni eau, totalement isolée du reste du pays. Depuis mardi, les liaisons cellulaires ont été rétablies.

Les commerces sont tous fermés et les denrées de base comme les haricots, le riz, restent difficiles à se procurer.

La circulation est rendue difficile par les troncs d'arbre qui barrent les rues, vestiges de Iota, mais aussi de l'ouragan Eta qui a dévasté la zone il y a deux semaines à peine et laissé plus de 200 morts dans son sillage en Amérique centrale.

Le quai de bois de Bilwi qui avait ainsi été endommagé par Eta et rapidement remis en service pour recevoir de l'aide pour reconstruire les infrastructures de la ville, est à nouveau hors d'usage.

Les bureaux du port et de la marine, situés près du quai, qui avaient résisté à Eta, ont cette fois tous été totalement détruits par des vagues géantes.

Anxieux et fatigués, les habitants de Bilwi tentaient mercredi d'obtenir sur leur téléphone des informations sur une autre dépression en formation sur la mer des Caraïbes. A priori moins menaçante, elle n'en provoque pas moins l'inquiétude.



Photo: Des sinistrés attendent de l'aide devant leurs maisons endommagées par le passage de l'ouragan Iota à Bilwi, dans le nord-est du Nicaragua, le 17 novembre 2020 © AFP/STR

AFP
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