Planète (Algérie/Afrique) - Intempéries: Les inondations continuent à faire des victimes

Les fortes pluies qui se sont abattues, depuis jeudi dernier, sur plusieurs wilayas, n’ont pas été sans faire des dégâts. Le constat est lourd, puisque pas moins de trois personnes ont trouvé la mort, alors que plusieurs autres ont été sauvées.

Dans la wilaya de Djelfa, la Protection civile a déploré le décès d'une femme âgée de 38 ans, une fillette de 7 ans et un bébé de 18 mois. Les victimes étaient à bord d'une camionnette emportée par les eaux de l'oued dans la commune d'Amoura. L'intervention des éléments de la Protection civile a permis toutefois le sauvetage de deux hommes, à bord de la même camionnette.

A Tiaret, les éléments de la Protection civile ont procédé au sauvetage de 3 victimes qui étaient à bord d'un camion et une motocyclette suite à la montée des eaux de l'oued Ras El Aïne, commune de Kermes, et ont pu également dégager un véhicule avec 4 passagers à son bord cernés par les eaux de l’oued Souslem dans la commune de Nador.

A Ouled Djellal, 3 personnes emportées par les eaux de l’oued Djeddi, à Sidi Khaled ont été sauvées par la PC, et dans la wilaya de Saida cette dernière a pu dégager un troupeau de cheptel d'une écurie au douar Matinia inondées.

À Bechar, les secours sont intervenus pour sauver une personne cernée qui se noyaient à Safaïa (El Abadla) et trois autres à bord d'une motocyclette cernées par la montée des eaux de l’oued Remta dans la commune de Taghit.

À El Bayadh, les mêmes secours de la PC ont sauvé 5 personnes: 3 à bord d'un véhicule à Sidi Slimane et 2 autres à Hassi Djerbaâ.

À Beni Abbès, une personne à bord d'un véhicule cerné par les eaux de l’oued Saoura, commune de Beni Abbès, a été sauvée, et dans la wilaya de Tindouf, 12 personnes à bord d'un véhicule piégées par les eaux d'Oued Merkala ont été secourues.

Une situation «assez exceptionnelle». Les régions du Sud-ouest du pays, notamment les wilayas de Tindouf, Tamanrasset ainsi que le Hoggar et le Tassili connaissent une situation météorologique assez exceptionnelle cette année.

- 3 BMS émis depuis le début du mois

En effet, selon Rafik Hamadache, responsable à l'Office national de Météorologie (ONM), cette situation inédite est due «au positionnement du front intertropical qui, habituellement en fin de saison estivale, opère une remontée vers le sud du Sahara central, mais persiste encore exceptionnellement».

«Lors des années passées, on observait un recul progressif de ce front intertropical dés la première semaine de septembre, contrairement à cette année», a-t-il expliqué a l'APS, rappelant que «les fortes pluies, accompagnées parfois de grêle, ont notamment touché l'axe Tindouf-Béchar, les wilayas de Naâma et El-Bayadh, ainsi que l'extrême Sud du pays vers le Tassili.

Dans la wilaya de Tindouf, la situation a nécessité le basculement au niveau de vigilance maximale, à savoir le rouge. Sur la région de Tamanrasset, des pluies quotidiennes dépassant les 50 mm ont été, en outre, enregistrées.

Ces activités ont ainsi amené les services de Météo Algérie à émettre pas moins de 13 BMS depuis le début du mois en cours.

- La prévention d’abord, l’intervention après

La gestion des catastrophes passe par la prévention. Il faut dire que chaque année les inondations déclenchées par les fortes pluies automnales font des victimes et des dégâts matériels énormes.

Pour le Pr Chelghoum, la gestion des catastrophes devrait passer d’abord par la prévention et ensuite l’intervention.

Dans le cas de l’Algérie nous passons directement à l’intervention qui figure parmi les missions de la Protection civile.

«C’est d’ailleurs l’étape dans laquelle nous sommes. Plus de 1.000 agents de la PC sont mobilisés dans les zones sinistrées. Ils font un travail remarquable et il n y a rien à dire sur cela», a-t-il affirmé.

Pour le professeur Chelghoum, le dossier de la gestion des grands risques, dont notamment les inondations, devrait être à la charge d’un organisme ou d’une entreprise directement attachée au président de la République et disposerait de toutes les prérogatives pour agir sur le terrain.



Salima Ettouahria