Algérie

Planète (Algérie/Afrique) - Entre les besoins de l’agriculture et la préservation des ressources: Pour une utilisation responsable de l’eau dans le Sud


Planète (Algérie/Afrique) - Entre les besoins de l’agriculture et la préservation des ressources: Pour une utilisation responsable de l’eau dans le Sud


Le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread) et l’université d’Adrar ont organisé, hier, à l’Institut national de vulgarisation agricole, un séminaire sur les perspectives de gestion des eaux souterraines dans le Sahara.

Une problématique de taille à l’ère où le cap est mis sur le développement de l’agriculture, plus précisément des cultures stratégiques dans le Grand Sud, des cultures comme les céréales dont les besoins en eau sont importantes. Ce qui pose la question cruciale de la garantie des ressources souterraines pour les futures générations.

Les participants à ce séminaire ont d’ailleurs mis l’accent à travers leurs recommandations sur une utilisation responsable de la ressource en eau dans les territoires du Sud.

«Cette approche est cruciale pour répondre aux besoins en eau actuels, tout en garantissant leur disponibilité pour les générations futures», ont relevé les experts qui ont pris à cette rencontre.

La rencontre d’hier s’inscrit, faut-il le noter, dans le cadre du projet eGroundwater qui aspire au soutien d’initiatives de gestion participative durable des eaux souterraines dans les régions méditerranéennes par la conception, l’essai et l’évaluation de systèmes d’information améliorés.

L’approche retenue vise globalement à relever les défis complexes auxquels sont confrontées les communautés et les écosystèmes qui dépendent des eaux souterraines pour leur survie et leur bien-être. Une dépendance à une ressource invisible et souvent difficile à quantifier entraîne souvent une surexploitation, une dégradation de la qualité de l’eau et des conflits entre les utilisateurs.

Implantés dans certains cas à côté d’anciennes oasis, elles sont connues pour leurs foggaras (un système traditionnel d’irrigation communautaire utilisant une série de puits pour drainer l’eau vers les cultures à travers des galeries en pente douce).

Mais l’introduction de nouveaux forages pour une irrigation intensive a engendré des problèmes qui présentent aujourd’hui une véritable menace sur l’équilibre entre les divers utilisateurs, notamment les systèmes d’irrigation traditionnels, l’agriculture entrepreneuriale exploitant les forages et l’approvisionnement en eau potable.

Justement, dans le cadre de ce projet financé par l’Union européenne (UE), il y a eu le lancement de travaux de recherche dans une oasis (Badriane) près de Timimoun pour trouver des solutions susceptibles d’assurer cet équilibre.

Le projet a permis, à travers un ensemble d’ateliers participatifs, de construire une représentation partagée par les acteurs (usagers et administrations locales) de la gestion de l’eau à Badriane. Les travaux ont été menés par une équipe du département de sciences de la nature et de la vie de l’Université d’Adrar, en collaboration avec leur homologue de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (l’INRAe) de Montpellier.

L’oasis, objet des recherches, est en bordure du grand aquifère du continental intercalaire, et l’eau souterraine est la seule source d’eau, de plus en plus sollicitée pour répondre aux nouveaux programmes de développement de périmètres agricoles.

«Face aux défis de gestion des eaux souterraines qui impliquent un équilibre subtil entre une demande croissante en eau et la nécessité de préserver ces ressources à long terme, il est essentiel de disposer de connaissances approfondies sur la dynamique des ressources en eau de la région», estiment les chercheurs du Cread.

Cependant, poursuivent-ils, «cette connaissance ne suffit pas en elle-même à assurer une gestion durable de ces ressources». Pour cela, l’accent a été mis sur la nécessité de comprendre les usages de l’eau ainsi que les modes de gouvernance en œuvre et de coconstruire une utilisation responsable de ces ressources avec l’ensemble des acteurs impliqués.




Photo: D. R.

Samira Imadalou