Planète (Afrique) - RÈGLEMENT DE LA CRISE DU NIL: L’ONU apporte son soutien à l’UA

L’ONU a soutenu lundi soir la démarche de l’Union africaine (UA) pour régler les différends opposant l’Éthiopie à l’Égypte et au Soudan, sur la construction et le remplissage du grand barrage éthiopien sur le Nil. Les trois États concernés ont réitéré leurs positions devant les 15 membres du Conseil de sécurité de l’ONU, qui ont relevé “à des degrés divers”, que l'UA était désormais en charge du dossier.

Alors que l’Éthiopie a défendu son projet, l’Égypte a mis en garde contre “la menace pour la sécurité internationale” posée par les actions de son rival, tandis que le Soudan évoquait “l'impact négatif” du barrage pour ses habitants, rapporte l’AFP.

Les “divergences peuvent être surmontées et un accord peut être trouvé si toutes les parties font preuve de la volonté politique nécessaire pour faire des compromis conformément à l'esprit de coopération qui prévaut dans la Déclaration de principes de 2015 (sur la répartition de l’eau et sur le barrage ndlr)”, a déclaré Rosemary DiCarlo, la Secrétaire générale adjointe de l'ONU pour les affaires politiques, qui espère “un accord (…) qui soit bénéfique pour tous”.

Les États-Unis, à l’origine de la réunion du Conseil de sécurité sur demande de l’Égypte, ont “pris note des efforts récents de l'UA pour faciliter de nouvelles discussions parmi les trois pays”, a annoncé l'ambassadrice américaine à l'ONU, Kelly Craft.

Elle a également ajouté que “ce problème est devant le Conseil parce que (...) la fenêtre pour parvenir à un accord pourrait se fermer rapidement”, tout en appelant les trois pays à s'abstenir “d'actions qui saperaient la bonne volonté nécessaire à l'obtention d'un accord”.

Ses propos font écho à ceux de l’UA, qui avait enjoint l’Éthiopie, l’Égypte et le Soudan à “s’abstenir de toute déclaration ou toute action qui pourrait compliquer ou mettre à mal le processus de l’UA destiné à trouver une solution acceptable aux questions encore en suspens” dans un communiqué paru samedi dernier.

Pour rappel, l’Égypte avait précédemment fait appel à la médiation de l’administration américaine en février dernier, qui s’est finalement soldée par un échec, l’Éthiopie accusant les États-Unis de favoriser Le Caire.

Pour le gouvernement éthiopien, qui s’est réjoui de l’implication de l’UA dans ce dossier, “les questions africaines doivent trouver des solutions africaines”.



Laurine Bazemont/Agence