CYANOBACTERIES • Une récente étude affirme que les 350 éléphants morts au Botswana en 2020 ont été intoxiqués par des cyanobactéries dans leurs points d’eau et pointe du doigt le dérèglement climatique
Cela avait été un véritable drame pour la biodiversité. Plus de 350 éléphants sont morts dans des circonstances mystérieuses dans le delta de l’Okavango (Botswana). Les corps avaient été identifiés pour la première fois en mai et juin 2020, causant une vague d’émotion mondiale. Alors que de nombreuses théories ont ensuite circulé autour de ce qui a été la plus grande mortalité d’éléphants documentée, un article publié le 16 novembre 2024 dans la revue Science of the Total Environment avance que les animaux ont été empoisonnés par une eau rendue toxique par le réchauffement climatique, rapporte The Guardian ce vendredi.
- Une théorie « convaincante »
«À l’échelle mondiale, cet événement souligne la tendance alarmante des maladies soudaines induites par le climat», ont estimé les auteurs des travaux. Dans le détail, cette équipe d’experts venant du Botswana et du Royaume-Uni a utilisé des données issues des satellites pour analyser la répartition des carcasses par rapport à 3.000 points d’eau du secteur. Or il est apparu que ceux qui avaient connu une prolifération importante de cyanobactéries en 2020 présentaient des concentrations plus élevées de corps. D’autres animaux sont par ailleurs susceptibles d’avoir succombé à ces contaminations.
Cette explication a été jugée «convaincante» par le Dr Niall McCann, directeur de la conservation à l’organisation caritative britannique National Park Rescue. Elle met en avant le rôle du dérèglement climatique dans ces décès massifs. Après une année 2019 particulièrement sèche en Afrique australe, l’année 2020 avait été très humide, entraînant une augmentation de la présence des sédiments et des nutriments en suspension dans l’eau. Avec à la clé un développement des cyanobactéries, aussi appelées algues bleues.
- Davantage de prévention
En parallèle, la même année, 35 éléphants étaient morts au Zimbabwe en raison d’une bactérie dans le sang elle aussi en relation avec la sécheresse. En 2015, 200.000 antilopes saïga étaient décédées au Kazakhstan en raison d’une épidémie de septicémie hémorragique, là aussi liée au changement climatique. Il apparaît que ces évènements sont de plus en plus fréquents et que la tendance devrait perdurer, la crise climatique induisant davantage de sécheresses et de chaleur dans une grande partie du monde.
«Il existe des preuves irréfutables que cela pourrait se reproduire pour n’importe quel animal», a ainsi affirmé Davide Lomeo, doctorant en géographie au King’s College de Londres (Royaume-Uni) et auteur principal de l’étude. Voilà pourquoi les chercheurs ont insisté sur la nécessité de prendre des mesures préventives, et notamment de surveiller plus régulièrement la qualité de l’eau.
Photo:Les auteurs de l'étude mettent en avant le besoin de prendre des mesures contre le dérèglement climatique. (illustration).@ The Safari Expert CATER:sIPA
20 Minutes avec agence
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Posté Le : 02/12/2024
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : 20 Minutes avec agence - Publié le 29/11/2024
Source : 20minutes.fr