Algérie

Planète - 75 % des Français estiment que les effets du réchauffement se font déjà sentir



Planète - 75 % des Français estiment que les effets du réchauffement se font déjà sentir




En octobre 2012, l'ouragan Sandy ravageait New York et rappelait aux Américains que le changement climatique était bien en marche.

Les inondations catastrophiques en Bretagne de l'hiver 2013-2014, puis les chaleurs exceptionnelles de mars qui contribuèrent à une forte pollution de l'air à Paris, semblent avoir eu le même effet en France.

Les résultats de l'enquête IFOP réalisée en ligne du 7 au 13 mai auprès de 1.401 personnes, en exclusivité pour Le Monde sont là pour en témoigner: 75 % des Français (contre 66 % en 2010) estiment que les conséquences du réchauffement se font déjà sentir dans notre pays.

«L'opinion publique est très sensible à l'actualité et réagit vite aux peurs du moment, note Jérôme Fourquet, directeur du département opinion et stratégies d'entreprise de l'IFOP. Mais depuis 2010, le changement climatique est l'un des risques environnementaux jugés parmi les plus préoccupants. C'est un phénomène de fond désormais bien installé.»

40 % des Français s'en inquiètent, plaçant au même niveau les risques alimentaires (41 %). Viennent ensuite ceux liés à la pollution atmosphérique (29 %), à la pollution des eaux (27 %) puis au nucléaire (21 %).

PRISE DE CONSCIENCE DE PLUS EN PLUS FORTE

Que craignent particulièrement les sondés ?

Le renforcement des phénomènes météorologiques extrêmes (60 %), l'augmentation des sécheresses et des inondations (47 %), l'élévation du niveau de la mer (43 %), le développement des migrations internationales (23 %), et l'augmentation des périodes de fortes chaleurs (20 %) – le total est supérieur à 100, les personnes interrogées ayant pu donner deux réponses.

Cette prise de conscience de plus en plus forte fait que les arguments des climato-sceptiques sont de moins en moins audibles. 62 % des Français disent aujourd'hui en avoir entendu parler (contre 69 % en 2010). Ce chiffre tombe à 48 % chez les moins de 35 ans tandis qu'il est de 77 % chez les 65 ans et plus.

Parmi ceux qui ont entendu parler des thèses climato-sceptiques, 58 % ne sont pas convaincus (contre 54 % en 2010) par les raisonnements avancés. Une défiance qui transcende les courants politiques puisque 63 % des sympathisants de gauche et 54 % des sympathisants de droite réfutent le climato-scepticisme.

Cette certitude que le réchauffement est un sujet à prendre au sérieux, «ne débouche pas pour autant dans les urnes ou dans les priorités fixées par les responsables politiques, analyse Jérôme Fourquet. Le gouvernement estime que le plus urgent est la lutte contre le chômage et le maintien du pouvoir d'achat, qui restent les préoccupations prioritaires des Français».

Photo: Lors de la tempête du 7 février, certaines villes comme Quimperlé ont dû affronter de fortes inondations. | AFP WEB / Capture d'écran



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