Selon un rapport de l'ONG Global Witness dévoilé ce mercredi 29 juillet, 2019 est l'année la plus meurtrière jamais enregistrée pour les défenseurs de l'environnement.
Le rapport rendu public par l'ONG Global Witness le 29 juillet s'ouvre sur une sorte de monument aux morts. Une liste macabre de 212 noms: ceux des hommes et des femmes assassinés l'an passé parce qu'ils luttaient pour la protection de leurs forêts ou de leurs rivières contre des mines ou des projets agro-industriels. Il s'agit du bilan le plus lourd établi par l'organisation depuis l'année 2012, quand elle a commencé à compiler ces données.
"En moyenne, quatre défenseurs ont été tués chaque semaine depuis la création de l'accord de Paris en 2015, peut-on lire dans le document. Sans parler de celles et ceux réduits au silence par des attaques violentes, des arrestations, des menaces de mort ou des poursuites judiciaires."
En tête de ce classement: la Colombie, avec 64 meurtres en 2019, suivie par les Philippines, pays le plus dangereux d'Asie pour les "environmental defenders", où l'ONG décomptait 43 assassinats en 2019, contre 30 en 2018.
Vient ensuite le Brésil, avec 24 morts l'année dernière. Parmi eux, on se souvient notamment du militant guajajara Paulo Paulino, gardien de la forêt en Amazonie, tué lors d'une embuscade tendue par des trafiquants de bois.
Les communautés indigènes paient un lourd tribut à la défense de leurs droits et de leurs territoires, souligne Global Witness. Quant à l'exploitation forestière, c'est le secteur qui a connu la plus forte augmentation des meurtres dans le monde depuis 2018, avec 85 % d'attaques supplémentaires.
"L'agroalimentaire, le pétrole, le gaz et les mines ont toujours été les principaux moteurs des attaques contre les défenseurs de l'environnement et ce sont également ces industries qui nous poussent toujours plus loin dans le dérèglement climatique, s'indigne Rachel Cox, directrice de campagne de Global Witness. Les défenseurs des droits à la terre et de l'environnement sont ceux qui prennent position contre cela. Si nous voulons réellement mettre en œuvre une reprise verte […], nous devons nous attaquer aux causes profondes et suivre leur exemple pour protéger la planète et mettre fin à la dégradation du climat."
Photo: Marivic Danyan appartient à la communauté des T'boli, qui lutte contre une plantation de café liée à une puissante famille des Philippines. En 2017, elle a perdu son mari, son père et ses deux frères, tous assassinés lors d'une attaque menée par l'armée. Depuis l'arrivée au pouvoir de Rodrigo Duterte, les Philippines sont devenues le deuxième Etat le plus dangereux au monde pour les défenseurs l'environnement. © Thom Pierce ' Guardian ' Global Witness ' UN Environment.
Par Léia Santacroce
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Posté Le : 21/10/2020
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Par Léia Santacroce - Publié le 29/07/2020
Source : https://www.geo.fr/