L'Etat a encore une fois mis la main à la poche pour sauver ce qui reste
du secteur public de l'industrie algérienne. «Le plan de restructuration de
l'industrie dans le secteur public marchand avance bien». C'est ce qu'a
affirmé, hier, Mohamed Ould Mohammedi, directeur du développement industriel au
ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements, invité de la
radio chaîne III.
«Nous avons engagé des études qui sont en cours pour reconfigurer les 16
SGP que détient le ministère de l'Industrie. 10 dossiers sont déjà examinés et
validés par le Conseil des participations de l'Etat (CPE)», a-t-il détaillé. Le
gouvernement ambitionne de porter à 10% à l'horizon 2014 la part de la
contribution de l'industrie au PIB et de générer 15 milliards de dollars de
valeur ajoutée à moyen terme grâce à ce secteur.
Le Groupe industriel des ciments d'Algérie (GICA) vient de recevoir 140
milliards de dinars (dont 64 milliards assurés par le Fonds national de
l'investissement -FNI -, le reste étant pris en charge par le Trésor public).
L'argent sera consacré au financement du plan de développement de ce groupe.
Le CPE a aussi validé le financement du plan de développement du groupe
Saïdal. Ce dernier bénéficiera d'un financement à taux bonifié du FNI de 16
milliards de dinars. Le CPE a également approuvé les plans de développement de
Cosider, de la SNTA et d'Air Algérie. «Les dossiers de la SNVI et de l'ENIE ont
été examinés par le CPE en 2009. Une autre séance d'examen des dossiers de ces
deux groupes est prévue prochainement. Les dossiers de financement d'autres
groupes seront aussi à l'ordre du jour du CPE. L'octroi des financements dépend
des études», a précisé l'invité de la radio.
Autre grand domaine à restructurer: le secteur manufacturier qui compte 4
groupes regroupant un portefeuille de 71 filiales. «Toutes vont être
réorganisées. Le plan est engagé. Les études sont en cours», s'engage M. Oud
Mohammedi. Principale mesure, «investir dans la formation, le transfert de
technologie et l'innovation», détaille-t-il. En ligne de mire, figure la
création de centres de formation technique. Le premier centre qui sera dédié à
la mécanique sera implanté à Constantine. Un autre spécialisé dans
l'agroalimentaire sera implanté à Béjaïa, Boumerdès ou encore à Blida. Le choix
n'est pas encore fixé.
Autre panacée: «Il y a de réelles perspectives de partenariat notamment
avec les Tunisiens», prône M. Ould Mohammedi. Le secteur des industries manufacturières
a, selon lui, enduré les affres d'une atomisation. Il est insuffisamment
préparé à l'ouverture et fait face à l'informel. «Ce secteur n'a survécu que
grâce au marché public institutionnel», admet-il. Et d'affirmer que «l'élément
humain est la clé des actions à engager dans la réforme de l'industrie
nationale».
Il faut dire que le secteur public est en perdition depuis trois
décennies. Seules 400 entreprises publiques continuent de survivre. La
contribution de l'industrie dans le PIB algérien est passée de 15% au milieu
des années 1980 à 5,3% seulement en 2010. Une contreperformance inverse à la
situation en Tunisie, où ce taux est passé de 8% en 1970 à près de 20% en 2009.
Conçue par Hamid Temmar, la stratégie du ministère table sur
l'identification de filières porteuses, la mise à niveau des capacités
existantes, la mobilisation de ressources et, enfin, le choix d'un
indispensable partenaire de développement, détenteur de la technologie de
pointe que cible la stratégie industrielle. Pour la période 2010-2014, le
gouvernement prévoit la mobilisation d'environ 350 milliards de dinars pour les
PME-PMI et de plus de 400 milliards de dinars pour l'appareil de production
industrielle et énergétique. Faut-il croire à ces interminables tentatives de
sauvetage du secteur public ?
Des centaines de milliards de
dinars ont déjà été dépensées par l'Etat depuis deux décennies pour couvrir les
déficits et assurer la survie d'une industrie moribonde.
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Posté Le : 01/12/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Amine L
Source : www.lequotidien-oran.com