Plan d'urgence pour les hôpitaux

Même si la situation sanitaire est «stable et sous contrôle», selon le porte-parole officiel du Comité de suivi de l'évolution de la pandémie, le Dr Djamel Fourar, le nombre de contaminations à la Covid-19 reste élevé avec une moyenne de plus de 300 cas par jour.Une situation de tension à laquelle doivent faire face les hôpitaux d'au moins 11 wilayas, qui enregistrent quotidiennement plus de 10 cas, voire beaucoup plus. Une nouvelle vague a été remarquée.
Constantine, Alger, Oran, Annaba et Blida sont parmi les wilayas qui enregistrent un taux élevé de contaminations au coronavirus, et ce, suite à une petite période d'accalmie qui s'est caractérisée par le retour à la normale au niveau de plusieurs services dédiés auparavant à la Covid-19.
Les derniers conseils scientifiques des différents CHU ont étudié en cette fin de semaine le plan d'urgence à mettre en place en cas de surcharge des services de réanimation car c'est en fonction du nombre de patients en «réa» que les pouvoirs publics décideront de mesures plus ou moins coercitives pour la population. Mais surtout des autres services d'hospitalisation comme ceux des maladies infectieuses et ceux de la médecine interne.
Ces services ont acquis une expérience déjà en la matière, et la majorité d'entre eux sont désormais mieux dotés en ventilateurs, leurs médecins-chefs craignent tout de même une reprise de l'épidémie de Covid-19. D'autant qu'ils devront prendre en charge également les patients non-Covid.
Il est demandé aux établissements de santé de se réorganiser au plus vite en augmentant le nombre de lits et en déprogrammant des opérations non urgentes. «Le personnel de la santé et pour la deuxième année consécutive est mobilisé pour faire face à une éventuelle situation compliquée», souligne une source du CHU Benbadis de Constantine qui avertit : «Pour la seule journée de lundi dernier, nous avons reçu 35 malades avec des PCR tous positifs.» Il est vrai que les services destinés à la prise en charge des malades devront faire l'objet d'une extension à chaque fois qu'il y a nécessité.
N'empêche qu'il faut se préparer pour l'été qui rime avec le déconfinement, ouverture des frontières, propagation des variants résistants et propagation d'autres pathologies nécessitant également une prise en charge en milieu hospitalier. Les professionnels de la santé redoutent les conséquences d'un retour précipité des malades vers les hôpitaux après le déconfinement. Ils préconisent des solutions pour que ce retour s'effectue sans incidence.
C'est le cas de l'Oranie et l'ensemble de la région Ouest, où l'on constate, aussi bien pour les hospitalisations dans leur ensemble que pour les hospitalisations en réanimation, une hausse importante de leur nombre au cours de la première semaine de juin qui se poursuit avec une moindre ampleur cette semaine. Les wilayas qui ont le plus progressé en un mois sont Oran et Sidi-Bel-Abbès. «En termes d'hospitalisations, seule la sous-région Ouest enregistre une hausse continue du nombre de patients en structures de santé durant tout le mois de juin», souligne le rapport de l'Institut national de santé publique (INSP).
Enfin, faut-il rappeler l'appel du ministère de la Santé précisant que la situation épidémiologique actuelle exige de tout citoyen vigilance et respect des règles d'hygiène et de distanciation physique, tout en insistant sur le respect du confinement et du port du masque.
Ilhem Tir