Algérie

Plainte d'un détenu contre Me Benbraham


Même placés en détention préventive à la prison d'El-Harrach, les manifestants poursuivis pour port du drapeau amazigh ne comptent pas se taire devant les propos que d'aucuns ont qualifiés de "gravissimes" et qu'a tenus, récemment à leur sujet, Me Fatma-Zohra Benbraham. La preuve en est que plusieurs de ces détenus ont chargé leurs avocats de déposer plainte contre cette avocate qui a déjà été énergiquement dénoncée même par ses confrères.En effet, après l'avocat et militant politique, Me Mokrane Aït Larbi, qui a annoncé, jeudi, dans un communiqué, avoir déposé plainte contre l'avocate, voilà, qu'hier encore, Me Badredine Bouallag, avocat membre du collectif de défense des détenus d'opinion, a déclaré avoir été chargé par un des manifestants détenus à la prison d'El-Harrach pour port du drapeau amazigh de déposer plainte contre cette avocate.
"J'ai rendu visite aux détenus à la prison d'El-Harrach et l'un d'eux m'a chargé de déposer plainte contre Me Fatma-Zohra Benbraham", nous a affirmé Me Bouallag qui nous a demandé de ne pas divulguer le nom de ce détenu. Ce membre du collectif des avocats a, toutefois, souhaité rendre publics les propos tenus par le détenu en question. "Il est très douloureux d'entendre les mots blessants de Fatma-Zohra Benbraham, et ce, pour deux raisons.
D'une part, c'est une avocate et elle est censée défendre le droit, et, d'autre part, elle prétend défendre les droits humains. Pour cette raison, je vous demande, en mon nom, de déposer plainte en urgence contre elle pour ses déclarations qui sont en porte-à-faux avec notre situation et qui sont en violation des règles élémentaires du respect", nous a déclaré Me Bouallag, qui dit avoir repris intégralement les propos du détenu.
À l'occasion, ce membre du collectif de défense des détenus d'opinion a tenu à dénoncer la lenteur constatée dans les procédures judiciaires de ces détenus incarcérés depuis près de deux mois maintenant et qui n'ont été présentés devant le juge d'instruction du tribunal de Sidi M'hamed qu'une seule fois, soutient-il. "La loi oblige pourtant la justice à accélérer les procédures lorsqu'il s'agit de personnes en détention", déplore-t-il.

Samir LESLOUS
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