Algérie

Plaine de Beni Mansour à Béjaïa : La nappe phréatique contaminée par le pétrole



Plaine de Beni Mansour à Béjaïa : La nappe phréatique contaminée par le pétrole
Beni Mansour n'en finit pas de faire les frais de la pollution de ses eaux par le pétrole. Sur un document dont nous avons eu copie, la conclusion d'un expert donne froid dans le dos : « La nappe phréatique est contaminée. » Béjaïa. De notre bureau Les conséquences sont gravissimes tant sur la santé publique que sur l'environnement. En cause, les récurrentes fuites de pétrole de l'oléoduc acheminant le carburant de Hassi Messaoud vers le port de Béjaïa. Des eaux chargées d'hydrocarbures se sont échappées de l'oléoduc et ont été charriées vers l'oued Amarigh qui irrigue la plaine de Beni Mansour. Cette rivière, qui prend sa source dans les Hauts-Plateaux de Bordj Bou Arréridj, prend jonction de la Soummam à Beni Mansour. La pollution a atteint les eaux souterraines et a aggravé la contamination de la nappe phréatique. Le 15 décembre 2008 a eu lieu une fuite spectaculaire de pétrole au point PKK 577 du pipeline, à 300 mètres des puits des habitations. Sonatrach a fait son travail puisque la fuite du pipeline a été colmatée. Mais la catastrophe n'est pas pour autant évitée : les eaux souterraines sont bel et bien infiltrées par les hydrocarbures. Une des conséquences la plus visible : cinq puits sont contaminés. Leur eau est noirâtre et dégage une odeur fétide. « Leurs eaux seront inutilisables pendant plusieurs années », conclut un expert sollicité par la famille Makhlouf, propriétaire de ces puits. La famille réclame une compensation. En réponse à leur requête, la division de Béjaïa, du département « Activité Transport et Canalisation » de Sonatrach, signifie à cette famille, le 14 septembre 2009, que « le dossier d'indemnisation est déposé au niveau de la CAAT, compagnie d'assurance basée à Alger ».« Cette dernière a dépêché, relate Ali Makhlouf, un des propriétaires des puits, il y a trois mois un expert qui a constaté les dégâts. Mais, depuis, rien n'a été fait. » « Nous attendons à ce jour d'être indemnisés », s'impatiente-t-il. Et d'ajouter : « Il y a quatre mois, des agents de Sonatrach sont venus et ont aspiré à l'aide d'une pompe l'eau contaminée par le pétrole du fond du puits, mais depuis, ils ne sont plus revenus. » « Ils disent oui, mais ils n'ont rien fait jusque-là pour décontaminer nos puits ». « Je suis allé 5 fois à Sonatrach de Béjaïa, ils m'ont à chaque fois dit, oui , on va s'occuper de vous et puis, rien ! », peste Ali qui réclame la dépollution de son puits. Nos tentatives de prendre attache avec les responsables de Sonatrach à Béjaïa ont été vaines. Une commission, composée des directeurs de l'industrie et des mines, des services agricoles, de l'hydraulique et de l'environnement ainsi que d'élus et de responsables de la Sonatrach a été dépêchée sur les lieux dans la journée de jeudi. Sa mission est « d'examiner tous les aspects du phénomène et de dégager les solutions nécessaires » et d'en rendre compte dans un rapport à remettre à qui de droit avant le 12 avril, informe un communiqué de la wilaya. Dans une lettre adressée au ministre de l'Energie et des Mines, le président de l'APW, Hamid Ferhat, appelle ce dernier à prendre « toutes les mesures nécessaires afin de faire face à cette catastrophe » et réclame « la sanction des responsables qui ont déjà été avertis il y a un an, et ceux en charge du contrôle. »


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