Plaidoyer pour une réforme globale des programmes scolaires

Organisé par la très active association écologiste «Essalam El Akhdar», c'est à un café-débat des plus intéressants, tenu à la maison de l'environnement, qu'a été convié un public nombreux, captivé par la brillante intervention de Abdelkader Bouteldja. Ce militant, ancien cadre supérieur du ministère de l'Education nationale, s'est intéressé à la problématique du rôle de l'éducation citoyenne dans le développement durable. Sous le thème générique : « transformons l'éducation pour transformer le monde », Abdelkader Bouteldja, armé de sa longue expérience au sein de l'éducation nationale, a plaidé pour une réforme globale des programmes scolaires, pour les intégrer dans une vision globale du développement durable et ses dix-sept objectifs fixés par l'ONU en 2015 pour évalués fin 2030. Mettre l'école au centre du nouveau mode de développement, basé sur le respect de l'environnement et de la nature, est un gage à donner aux générations futures, a plaidé le conférencier.La course à la croissance et au profit que mènent les grandes nations "ne doit pas se faire au détriment des générations futures", a-t-il insisté. "L'éducation environnementale à l'école ne doit pas non plus se limiter à des notions basiques comme on le voit dans les manuels scolaires", a affirmé Abdelkader Bouteldja. Pour ce dernier, la raréfaction des ressources naturelles, "doit nous faire prendre conscience du changement nécessaire de notre mode de vie centré sur le respect de l'environnement et ses équilibres fragiles". Selon l'approche du conférencier, les préoccupations liées au réchauffement climatique ne doivent pas servir de prétexte pour priver les pays de l'hémisphère sud de développement durable. La loi du 23 janvier 2008, n° 08-04 portant loi d'orientation sur l'éducation nationale, ne fait aucune référence à l'environnement ni au développement durable, a rappelé Abdelkader Bouteldja.
L'Algérie, qui a atteint certains objectifs du développement durable, "doit accorder une importance accrue à l'éducation, qui est la seule à même de transformer notre vision globale du monde et du développement durable", a-t-il argumenté. Animé par un panel de professeurs, des militants associatifs et autres citoyens, le riche débat a tenté de faire le tour d'une problématique complexe, celle de l'interface de l'éducation avec le développement durable.
Encore un café-débat qui se veut un espace convivial de débat citoyen, d'échanges et d'écoute, le tout avec une approche participative dans la gestion des affaires de la cité.
L'association, parmi les plus actives dans la wilaya de Tiaret, a été élue par deux fois au programme MEDA II de l'Union européenne de soutien aux associations algériennes. Elle compte à son actif de nombreuses activités en faveur de la préservation de la nature et l'amélioration du cadre de vie, outre les actions de sensibilisation qu'elle mène en direction des établissements scolaires sur l'importance de la biodiversité en Algérie.