Algérie

Plaidoyer pour une diversification économique ciblée



Depuis le 22 février dernier, l'image de l'Algérie dans le monde a complétement changé. "Ce que le peuple a fait en deux mois, la diplomatie n'a pas réussi à le faire durant plus de 50 ans d'existence", a relevé, hier, l'économiste et activiste politique Smaïl Lalmas, suggérant d'exploiter cette nouvelle image "pour construire une nouvelle Algérie" et bâtir "un modèle économique de diversification ciblée, par la promotion des exportations". Pour M. Lalmas, les problèmes économiques de l'Algérie résultent du modèle économique basé sur la rente pétrolière.Ce modèle est en crise, constate l'économiste, soulignant que "la dépendance aux prix des hydrocarbures est devenue très dangereuse".
L'invité du Forum de Liberté explique que l'abondance de l'offre et une demande réduite tirent les prix du pétrole vers le bas. M. Lalmas relève, à juste titre, que les Etats-Unis exportent davantage de pétrole brut qu'ils n'en importent, grâce à une exploitation importante des hydrocarbures non conventionnels. Parallèlement, la consommation interne va crescendo. "L'Algérie consomme aujourd'hui entre 30 et 40% de sa production en énergie et exporte entre 60 et 70%. En 2030 l'équation va s'inverser", avertit l'économiste, estimant que la consommation interne pourrait atteindre 70%. M. Lalmas a insisté sur l'urgence d'aller vers "un nouveau modèle de diversification économique par la promotion des exportations".
L'économiste prône "une diversification ciblée", à travers le développement de secteurs où l'offre est abondante et présente des avantages compétitifs avérés. "Le développement ne peut pas être général. On ne peut développer tous les secteurs. Il faut aller vers une diversification ciblée", plaide l'invité du Forum de Liberté. Cette diversification ciblée est une nécessité qui, néanmoins, doit être précédée d'un diagnostic sectoriel. "Ce travail n'a jamais été fait", regrette M. Lalmas, qui estime que le diagnostic sectoriel est une étape très importante, pour avoir une certaine visibilité et mettre en place un modèle économique basé sur une diversification ciblée. L'objectif étant de dégager une offre exportable, pour parer à la baisse des recettes tirées des hydrocarbures. L'économiste souligne dans ce cadre l'urgence d'une stratégie des exportations, qui fait défaut depuis plusieurs années. À ce titre, le ministre du Commerce a annoncé que la stratégie nationale d'exportation sera dévoilée ce samedi. L'invité du Forum de Liberté estime que la stratégie des exportations doit s'appuyer sur quatre axes qu'il juge importants. Le premier axe porte sur l'identification de l'offre exportable à partir du diagnostic sectoriel.
Le deuxième concerne les marchés qu'il faudrait cibler. Le troisième devrait mettre l'accent sur la mise en place d'une politique de logistique et de transport qui réponde aux besoins des exportateurs. Le coût de la logistique plombe les exportations algériennes. Le dernier axe concerne l'accompagnement des exportateurs en matière de conseils, de financement, de facilitations? Mais pour M. Lalmas la diversification de la production est un préalable, plaidant pour l'ouverture de l'économie pour pouvoir exporter, encourager les investisseurs locaux et attirer les investisseurs directs étrangers.
Meziane Rabhi


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