Algérie

Plaidoyer pour « une démocratie urbaine »



Le tissu urbain national, qui s?est transformé et multiplié depuis l?Indépendance, se trouve, selon de nombreux experts ayant participé à Sétif, du 12 au 14 novembre, au séminaire international « Villes et territoires : mutations et enjeux actuels », à l?heure actuelle, confronté à de nombreuses difficultés liées à différents problèmes, telles la poussée démographique massive, la prolifération de l?habitat précaire et l?apparition de nombreux maux sociaux qui mettent en danger les fragiles équilibres des villes qui se sont, dans certains cas, étendues autour d?un ancien village colonial. La naissance de ces nouvelles agglomérations s?est faite, selon André Prenant, sans la fonction urbaine immédiate. Le professeur Bouziane Semmoud, de l?université Paris VIII, met le doigt sur la métropolisation d?Alger qu?on ne peut, dit-il, dissocier de la mondialisation. « La métropolisation apparaît moins comme l?accumulation de populations dans de grandes villes que comme la capacité de celle-ci à s?inscrire dans l?interface entre un ensemble territorial économique vaste et puissant et le système monde », souligne le communicant qui met, en outre, le doigt sur la défunte copie du « grand projet urbain » lancé en 1997 par le gouvernorat d?Alger, qui est, hélas, resté à l?état d?encre sur du papier. L?universitaire Samira Gaïd de l?USTO considère, et à juste titre, que la ville algérienne est en crise. Pour infléchir les tendances lourdes d?urbanisation excessive de nos villes, l?oratrice espère que la nouvelle loi sur la ville, puisse, dit-elle, constituer une sérieuse avancée dans l?approche durable de l?aménagement urbain. De nombreux autres intervenants ont mis l?accent sur la dégradation de l?environnement qui empoisonne la vie aux villes algériennes, appelées à donner la priorité au rail sur la route et à des transports en commun viables, attractifs, s?inscrivant, disent-ils, dans un véritable service public, devant être une exigence de rationalité et de bien-être pour la cité et ses habitants. L?architecte Saïd Madani de l?UFAS, en prenant la ville de Sétif comme exemple, estime qu?il faut désormais repenser la ville et son urbanisation tout en tenant compte, dans toute option de planification urbaine, du contrôle de la croissance urbaine et l?amélioration de ses fonctions urbaines. En somme, les congressistes étaient unanimes à préciser que ce vaste chantier nécessite une volonté politique et l?implication des habitants eux-mêmes et une « véritable démocratie urbaine ».


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